La Rochelle, un marché immobilier en voie de stabilisation ?

Après des années difficiles, le marché immobilier rochelais a repris des couleurs ces derniers mois. Vraie décollage ou simple rattrapage ? Si la prudence est de mise, le maire et président de la Communauté d'agglomération de La Rochelle, Jean-François Fountaine, précise comment il envisage la fabrique de la ville, en contrepoint de l'architecte urbaniste Nicolas Michelin.
La LGV va mettre La Rochelle à 2h30 de Paris. Au point de dynamiser le marché immobilier rochelais ? Sans doute pas selon la plupart des acteurs locaux, qui jugent le nombre de trains express trop faible (2 La Rochelle Paris et 1 Paris La Rochelle en semaine à partir de septembre) pour avoir une influence.

Après une première étape à Bordeaux et une seconde à Bayonne, la 3e édition des Rencontres de l'immobilier a eu lieu à La Rochelle, dans les murs de la Chambre de commerce et d'industrie. L'événement organisé par La Tribune a donné la parole à des professionnels reconnus de l'immobilier, de l'urbanisme et de la politique. Autour de la table : Yann Dupé, président de la chambre départementale de la FNAIM et agent immobilier, Jean-François Fountaine, maire de La Rochelle et président de la Communauté d'agglomération, Nicolas Michelin, architecte urbaniste et Jacques Rubio, directeur général de Kaufman & Broad Grand Sud-Ouest.

Kaufman & Broad a justement fait de La Rochelle une de ces cibles prioritaires, y ouvrir une agence il y a quelques mois.

"En termes de volume, le marché rochelais est inférieur à celui du Pays basque mais il est très dynamique, décrit Jacques Rubio. La ville cherche à se donner une nouvelle image, entre Nantes et Bordeaux, et avance en matière d'urbanisme. Son atout principal est le tourisme, elle est reconnue pour cela, sans être l'archétype de la station balnéaire estivale : les commerces y sont ouverts et les visiteurs présents toute l'année. Les prix y ont beaucoup augmenté ces dernières années et commencent juste à se stabiliser."

Les derniers chiffres de l'Oiso, l'Observatoire immobilier du Sud-Ouest, évoquent des éléments contrastés. Son président Laurent Mathiolon souligne une progression des ventes en 2016 de 34 % dans le logement neuf par rapport à 2015 sur le périmètre de l'agglomération, avec précisément 762 transactions. Un chiffre boosté par la réalimentation du marché en 2015. Mais les stocks ne représentent que 7 mois théoriques, en raison d'un faible renouvellement de l'offre l'an passé, aboutissant à une situation de relative pénurie. Le prix moyen/m2 en collectif libre se maintient par rapport à 2015, à 3.886 €/m2.

"Les vendeurs se sont calmés sur les prix"

Cette analyse globale dans le neuf est aussi valable pour l'ancien comme le confirme Yann Dupé, président de la chambre FNAIM de Charente-Maritime, qui évoque une hausse de 10 % des transactions en 2016 et des prix qui ont parallèlement grimpé de 4 %.

"On sort d'années difficiles. Reprise ou rattrapage, on ne sait pas encore, précise le dirigeant de l'agence immobilière Antioche. Les vendeurs se sont calmés sur les prix et les taux ont été longtemps attractifs."

Le responsable de la Fnaim souligne que La Rochelle attire "beaucoup de retraités avec un pouvoir d'achat important. Ceux qui viennent ne repartent pas, c'est vrai pour les actifs comme pour les retraités d'ailleurs."

Plutôt satisfait de cette embellie, le maire de La Rochelle et président de la Communauté d'agglomération rochelaise Jean-François Fountaine n'est demeure pas moins prudent :

"L'enjeu est clairement pour nous de maintenir une mixité de l'offre. La hausse des prix pousse les jeunes à s'installer à une vingtaine de kilomètres, avec les déplacements pendulaires que cela implique puisque 90 % de l'emploi de l'agglomération est localisée à La Rochelle et sur la 1re couronne."

Egalement invité de ces Rencontres de l'immobilier de La Rochelle, Nicolas Michelin a apporté sa vision de la fabrique de la ville. Pour le réputé architecte-urbaniste, "on sort de la modernité pour entrer dans une phase plus compliquée". En clair : fini le geste architectural hors-sol, ce dernier n'a de sens que s'il se fond dans le paysage et dans le cadre d'un urbanisme concerté où les habitants ont leur mot à dire. "Le site fait le projet, le projet fait la règle pour les promoteurs", résume Nicolas Michelin, qui pointe en contre-exemple le quartier de Lyon Confluences, "une collection d'objets extraordinaires alors qu'il faudra tendre vers de l'ordinaire extra, de qualité". Une vision à laquelle souscrit Jean-François Fountaine. Le maire rochelais déplore toutefois être régulièrement coincé entre "les règles édictées par l'Etat ne sont pas stables", notamment en matière de prévention des crues par exemple, et des promoteurs immobiliers "qui demandent, eux, des règles gravées dans le marbre". Délicat jeu d'équilibriste.

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La Rochelle

Maisons
Prix médian : 222.000 € (-1,3 % sur un an)
Marché entre 175.000 et 302.300 €

Appartements
Prix médian : 3.330 €/m2 (+6,9 % sur un an)
Marché entre 2.680 €/m2 et 3.900 €/m2, essentiellement focalisé sur les 2 pièces

Source : Notaires de France - base de données Perval

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