A Bordeaux, l’Institut Bergonié lance un programme à 32 M€

L’Institut Bergonié, centre régional de lutte contre le cancer, à Bordeaux, engage 32 M€ d’investissements pour réorganiser son fonctionnement général, sa chirurgie, et développer le diagnostic moléculaire.
Vue sur jardin après l'achèvement des travaux

Une dizaine d'années : c'est le temps qu'il a fallu pour réorganiser le foncier dans le voisinage immédiat de l'Institut Bergonié et permettre au Centre régional de lutte contre le cancer de Bordeaux et du Sud-Ouest, situé à Bordeaux près de la barrière Saint-Genès, de lancer la construction de son "pôle chirurgical et interventionnel", qui sera baptisé Josy Reiffers, du nom de l'ancien patron de Bergonié, mort aux commandes du navire en septembre 2015. Enclavé en pleine ville ce centre de lutte contre le cancer, qui emploie 950 salariés pour un budget annuel de l'ordre de 105 M€, dispose de 1,3 hectare de foncier (soit 13.000 m2) et ne pouvait pas s'agrandir sans difficultés. De fortes contraintes immobilières dont le professeur Josy Reiffers avait déjà témoigné.

Une bataille foncière

"Ce projet a été décidé en 2007. Sa mise en œuvre a été très longue car il a fallu créer la surface foncière pour pouvoir réaliser cet agrandissement. Pendant 10 ans il a fallu jouer au Monopoly, acheter et détruire des appartements dans des immeubles voisins, et détruire certaines de nos propres installations, rappelle le professeur Christian Fillatreau, directeur général adjoint de Bergonié. Depuis deux ans, poursuit-il, nous avons créé cette surface foncière et depuis deux ans nous nous battons pour financer l'opération. L'Agence régionale de santé et le ministère des Affaires sociales et de la Santé ont accepté de mettre 5 M€ de subvention dans cette extension d'un coût de 32 M€. Bergonié couvre les 27 M€ restants en autofinancement et surtout en emprunt".

Malgré les difficultés, le DGA le souligne en souriant : "Les banques sont venues spontanément et notre plan de financement est désormais dans les mains de deux d'entre elles. Le bâtiment va compter cinq niveaux de 1.600 m2 plus un sous-sol, où nous allons installer un nouveau bunker pour la radiothérapie."

Institut Bergonié Bordeaux

Les professeurs Mahon et Fillatreau (Photo Jean-Philippe Déjean)

1re pierre le 26 septembre

La conception et la réalisation de ce chantier qui va développer près de 10.000 m2 de surface nouvelle ont été confiées à Eiffage Construction Nord Aquitaine (entreprise générale) et Chabannes & Partenaires (architecte cotraitant). La pose de la première pierre aura lieu le 26 septembre prochain et le nouveau pôle doit être livré au premier semestre 2018. Fondé il y a 90 ans, Bergonié a été le premier établissement en province à utiliser le radium dans le traitement des tumeurs cancéreuses. L'Institut Bergonié est depuis resté l'un des plus importants centres anticancéreux de France et aborde un nouveau virage avec la construction de ce pôle.

"Je suis directeur général de Bergonié depuis le 20 janvier dernier et ce projet a été lancé par Josy Reiffers. Nous allons y développer une activité chirurgicale et interventionnelle. Cette extension va nous permettre de développer la prise en charge ambulatoire de la chirurgie des cancers, mais aussi la radiologie interventionnelle, le diagnostic moléculaire et les thérapies ciblées", éclaire le professeur François-Xavier Mahon.

Insitut Bergonié Bordeaux

Cette partie de l'Institut Bergonié sera aussi restructurée (Photo Jean-Philippe Déjean).

Réorganiser la circulation interne

Comme le souligne le nouveau patron de Bergonié, les CHU (centre hospitalo-universitaire) de Limoges et Poitiers n'ont pas de centre de lutte contre le cancer, ce qui va renforcer le rayonnement de l'institut bordelais dans le cadre de la Nouvelle-Aquitaine. En plus du traitement des divers types de cancers, Bergonié est aussi un centre d'enseignement et de recherche. Et les domaines de pointe que sont en cancérologie le diagnostic moléculaire, qui substitue à la logique de l'organe (type cancer du foie) l'analyse de la structure moléculaire de la tumeur, et les thérapies ciblées, seront à l'honneur à Bergonié avec ce nouveau pôle.

"Ces travaux vont en plus nous permettre de réorganiser toute la circulation à l'intérieur de Bergonié, qui était jusqu'ici plutôt labyrinthique. Nous allons rationaliser l'ensemble des circuits d'accès et d'admissions", observe de son côté le professeur Emmanuel Bussières, directeur de la Politique médicale à Bergonié.

Malgré l'énormité de cette extension, qui va venir littéralement coiffer toute la partie du centre qui donne sur le cours de l'Argonne et qui était jusqu'ici quasiment à ciel ouvert, les jardins intérieurs, destinés depuis leur création aux patients, seront sauvegardés et la qualité du vitrage permettra depuis l'intérieur du rez-de-chaussée d'apercevoir l'extérieur.

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