Immobilier, à Bordeaux Mésolia investit 160 M€

Emmanuel Picard, directeur général du bailleur social Mésolia, à Bordeaux, filiale du groupe TG, a dévoilé vendredi 25 mars le nouveau plan stratégique patrimoine de l’entreprise et ses inquiétudes quant au financement du logement social, miné selon lui par la crise des finances publiques.
Emmanuel Picard

Mésolia est né de la fusion en 2014 de Mésolia Habitat, à Bordeaux, avec Périgordia Habitat, à Périgueux, et Soliance Habitat, à Libourne (Gironde). Dans un mouvement de restructuration qui s'est poursuivi l'an dernier quand Mésolia s'est porté acquéreur du patrimoine (près de 1.500 logements) de la SFHE Midi-Pyrénées (groupe Arcade). A la suite de cette opération, la SFHE Midi-Pyrénées est entrée au capital de Mésolia où elle est présente avec l'autre filiale du groupe TG : la coopérative de production HLM Le Toit girondin. Mésolia compte 230 salariés, dont plus de 70 au siège, pour un chiffre d'affaires de 80 M€ en 2015.

"Après la fusion de 2014, le groupe a été restructuré en 2015, ce qui est passé par le rachat de logements à Toulouse. Notre objectif aujourd'hui est de poursuivre le développement de Mésolia dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, c'est-à-dire le Sud-Ouest, mais de nous adapter aussi à la nouvelle grande région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Notre ambition est de produire 1.000 logements par an, dont 800 en locatif social et 200 en accession" résume Emmanuel Picard.

872 logements en construction

Mésolia dispose désormais d'un patrimoine de 16.273 logements en pleine propriété et en gère 998 pour le compte de tiers. Avec 17.271 logements en gestion, ce bailleur social s'impose comme l'une des plus importantes entreprises sociales pour l'habitat (ESH) de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes (ALPC ou Grande Aquitaine). L'an dernier l'entreprise a livré 713 logements, dont 583 logements sociaux, en a mis 872 en construction et déposé 1.022 demandes de financement. Les principaux points d'ancrage de Mésolia sont les territoires bordelais (9.385 logements), libournais (1.795), bergeracois (3.583) et toulousain (1.595).

Si Emmanuel Picard pense au périmètre de la Grande Aquitaine, les projets actuels sont centrés pour deux tiers en Aquitaine et un tiers en Midi-Pyrénées. Mésolia s'appuie sur le groupe Caisse des dépôts, qui finance une grande partie de ses opérations et s'impose comme son créancier de référence. Emmanuel Picard estime que les aides de l'Etat à la construction de logements sociaux sont à la baisse, ce qui ne l'empêche pas d'annoncer un plan d'investissement significatif.

"Notre plan stratégique patrimoine à 10 ans prévoit plus de 160 M€ d'investissement, dans la réhabilitation du patrimoine, l'amélioration de la performance énergétique et la prise en compte de la réglementation amiante. Je précise que ce plan d'investissement s'ajoute à l'activité de Mésolia, qui injecte chaque année plus de 150 M€ dans l'économie locale" éclaire Emmanuel Picard.

3.000 logements vendables

Ce dernier souligne que, face à la réduction des aides publiques et au durcissement des règles prudentielles, Mésolia doit plus que jamais s'appuyer sur son parc de logements, dont la vente permet de financer les investissements.

"Nous devons produire des logements aux conditions du marché mais avec des prix de loyers moins chers. Les aides publiques baissent tandis que le prix du foncier augmente. Dans le même temps le gouvernement nous demande de porter nos fonds propres de 15.000 à 17.000 € par logement" décortique le directeur général.

Cette mécanique prend tout son sens quand elle est mise en vis-à-vis des exercices comptables.

"Pendant les dix premières années, les logements sociaux ne sont pas rentables, ce qui empêche de dégager l'autofinancement nécessaire pour financer des programmes de construction. Nous générons 10 à 11 M€ de fonds propres par an alors qu'il nous faut 14 à 15 M€ pour soutenir les investissements, ce qui nous oblige à vendre de l'ancien" analyse Emmanuel Picard.

Dans ce contexte Mésolia augmente ses ventes annuelles, qui viennent d'atteindre la barre des 60 logements sachant que, pour des raisons de maturité financière, le bailleur dispose de 3.000 logements vraiment vendables. Un matelas encore confortable dont la perte d'épaisseur va être scrutée avec plus d'acuité que la fonte de la banquise par le patron de Mésolia.

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Commentaire 1
à écrit le 23/10/2016 à 21:22
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Quels sont les logements en locations sur le secteur Bordeaux Docks, Ravezies ou les Chartrons et comment déposer un dossier de demande ? Merci.

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