Le surprenant baromètre des métropoles attractives

En croisant données liées aux offres d'emploi et statistiques immobilières, Jobijoba et Meilleurtaux.com ont établi un Baromètre de l'attractivité des 20 principales métropoles françaises. En considérant que cette attractivité est liée à la facilité d'y trouver un emploi et un logement spacieux, ce palmarès consacre Lille, Grenoble et Dijon. Bordeaux, pénalisée par un pouvoir d'achat immobilier en dégringolade mais aussi par des salaires très modérés, n'est que 11e.
Bordeaux est pénalisée par deux facteurs : la flambée immobilière et le tissu économique qui ne garantit pas de salaires élevés

Systématiquement placée en tête des classements divers en matière d'attractivité des cadres, Bordeaux a de quoi déchanter à la lecture du 1er Baromètre de l'attractivité des 20 grandes métropoles françaises, édité par Jobijoba et Meilleurtaux.com. Le spécialiste de la recherche d'emploi sur Internet, basé à Pessac près de Bordeaux, et le réseau de conseil en services financiers, particulièrement dans l'immobilier, se sont alliées pour croiser plusieurs séries de données : offres d'emploi en CDI, salaires, taux d'intérêt et prix de l'immobilier, selon une méthodologie bien précise (*). Cet indicateur "Work & live" fait émerger 3 villes les plus favorables pour trouver à la fois un emploi et un logement. En tête du baromètre, Lille, Grenoble et Dijon. Bordeaux n'est que 11e !

Lille truste la 1re place "grâce à une performance solide en matière d'emploi. La capitale des Hauts-de-France affiche en effet 12,3 offres de CDI pour 100 habitants, ce qui la place en seconde position au niveau national."

« Les recrutements à Lille ont progressé de 10 % en 2017 par rapport à l'année précédente alors que la progression moyenne au niveau national est de 8,2 %», précise Anne-Julie Le Serviget, experte métier de Jobijoba.

Parallèlement, le pouvoir d'achat immobilier local (nombre de m2 pouvant être acheté avec un prêt sur 20 ans en croisant revenus nets moyens relevés dans les offres de CDI, taux d'intérêt et prix de l'immobilier locaux) ressort à 57 m2 (au 10e rang français).

Grenoble occupe la 2e place du baromètre, grâce notamment "au dynamisme de son marché de l'emploi qui se positionne au 3e rang en France avec 10,5 offres en CDI pour 100 habitants" mais aussi à son pouvoir d'achat immobilier important. Dijon est 3e avec un niveau d'offres d'emploi plus faible mais un meilleur pouvoir d'achat immobilier.

Bordeaux plombée par l'immobilier et par son tissu économique

Lyon s'en tire avec la 4e place du baromètre. "La capitale de la région Rhône-Alpes-Auvergne a le marché de l'emploi le plus dynamique en France avec 13,5 offres de CDI pour 100 habitants", note Jobijoba. Mais Bordeaux, dont le profil est jugé assez proche de la Capitale des Gaules, n'est que 11e !

"Bordeaux doit fait face à une forte augmentation de la demande en terme de logement qui fait bondir les prix au m² et fait mal au pouvoir d'achat immobilier", explique Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.com. "Aussi malgré un certain dynamisme économique (9,4 offres de CDI pour 100 habitants (5e place), la ville « fun» du moment arrive seulement 11e du classement.

« Bordeaux reste pénalisée à la fois par les prix et la faiblesse des sièges sociaux implantés, son tissu économique reposant beaucoup sur des TPE et PME qui n'offrent pas des salaires très élevés", ajoute Anne-Julie Le Serviget pour Jobijoba.

Paris figure en 15e position, "ce qui ne constitue pas vraiment une surprise tant les prix de l'immobilier sont élevés dans la capitale", notent les cosignataires du Baromètre. "Pour ce qui concerne l'emploi, la ville arrive en 8e position avec 8,2 offres de CDI pour 100 habitants. Mais le pouvoir d'achat immobilier (23,8 m2) n'atteint même pas la moitié de celui de Montpellier qui précède Paris au classement."

Jobijoba et Meilleurtaux.com livrent également un éclairage intéressant :

"Si quitter la capitale pour la province permet d'améliorer ses conditions de logement, cela implique aussi généralement d'accepter une réduction de salaire assez conséquente. Par exemple, il faut s'attendre à perdre 892 euros de salaire net entre Paris et Bordeaux, 867 euros pour Toulouse ou encore plus de 969 euros pour Saint Etienne."

Baromètre attractivité des métropoles

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(*) Pour chaque ville, Jobijoba a recensé le nombre d'offres en CDI et a calculé un taux de CDI pour 100 habitants. Les salaires moyens proposés dans les offres ont ensuite été mis en rapport avec les taux d'intérêt recensés par Meilleurtaux.com et le prix de l'immobilier local afin de calculer le pouvoir d'achat immobilier, soit le nombre de m2 pouvant être acheté avec un prêt sur 20 ans avec les revenus nets proposés. Enfin, le taux de CDI pour 100 habitants a été multiplié par le pouvoir d'achat immobilier pour obtenir le classement des villes les plus attractives.

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Commentaires 8
à écrit le 28/01/2018 à 19:58
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Aucun risque que j'aille m'enterrer a Bordeaux.

à écrit le 19/10/2017 à 18:06
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Enfin une étude réaliste et fait ''dégringoler'' Bordeaux : oui, l'immobilier est surévalué, oui les salaires sont bas, oui, la mobilité est mauvaise, oui, l'offre culturelle maigrichone, oui, surtout le deuxième emploi est très, très difficile à tro...

le 21/10/2017 à 0:23
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Tout à fait d'accord... allez tous ailleurs ! On y est très bien à Bordeaux, on voudrait pas que ça devienne bondé :)

à écrit le 19/10/2017 à 15:33
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Les grandes villes avec des prix de l’immobilier ahurissant,provoquent le départ des classes moyennes,vers des banlieues moins onéreuses,provoquant ainsi les départs des petits revenus,contraints de se rabattre sur des ZUP ou autres zones,favorisant...

à écrit le 19/10/2017 à 13:08
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evolution interessante. Jusqu a peu, tous les journaux se rejouissait de l envolee des prix de l immobilier et le tradition "c est le moment d acheter" (bon je jurnal etait alors plein de pub des promoteurs, ils pouvaient pas decement dire, c est PAS...

à écrit le 19/10/2017 à 12:58
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Ce sont des données et comparaison très parlantes. Si l'on reprend l'exemple de villes comme Bordeaux, ou Montpellier dans laquelle le prix de l'immobilier flambe alors qu’elle ne dispose pas encore d’un tissu économique conséquent. Malgré le dynami...

à écrit le 19/10/2017 à 9:06
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Nice classé après Paris Lol. A choisir, je préfère le soleil

à écrit le 19/10/2017 à 0:43
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Bordeaux est hélas handicapée par des impositions locales (TH et TFPB), deux fois plus chères qu’à Lille, en raison de la politique dispendieuse irresponsable de son maire. Ex, pour un 2pp de 35 m2, TFPB 1000 € a Bordeaux et 500 € à Lille ...

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