Medef Gironde : "On sent un gouvernement qui nous aime"

Franck Allard, président du Medef Gironde, a fait un point ensoleillé ce jeudi matin sur la météo économique et politique du moment. Du jamais entendu dans les locaux du Medef Gironde, qui a présenté son Université des entrepreneurs du 9 novembre.
C'est à Kedge que se tiendra l'Université des entrepreneurs

C'est dans un climat apaisé que se tiendra cette année l'Université des entrepreneurs, organisée par le Medef Gironde dans les locaux de Kedge Business School, à Talence (Bordeaux Métropole). L'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République est passée par là et Franck Allard, patron de la maison girondine de courtage d'assurance Filhet-Allard, et président du Medef Gironde, s'est montré très détendu, à la limite de l'euphorie, en revisitant la conjoncture économique.

"Les chefs d'entreprise ont le moral et ça compte. Car pour avoir envie de faire il faut avoir le moral. Il y a un œil nouveau qui nous regarde, qui s'intéresse aux entreprises de terrain. Le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) ce n'était pas mal, maintenant nous attendons des baisses de charges, rappelle le patron du Medef Gironde. Auparavant, poursuit-il, l'Etat nous faisait des farces, adoptait des lois avec des effets rétroactifs. Aujourd'hui le nouveau président de la République essaie de gérer la France comme on peut gérer une entreprise, tout en contenant la montée de la moutarde sociale", déroule avec naturel Franck Allard, conquis par le nouveau président.

Franck Allard

Franck Allard

Un accord parfait avec le président

Le patron du Medef Gironde revient ensuite sur quelques-uns des points clés qui font la différence entre le président Macron et ses prédécesseurs.

"En ramenant l'impôt sur les sociétés de 33 % à 25 % ou en supprimant l'ISF (Impôt de solidarité sur la fortune), il envoie des signes forts qui confortent l'entrepreneuriat, on se sent compris, étaye Franck Allard. Nous ne sommes plus regardés par l'Etat comme de sales bestioles qui ne sont là que pour prendre l'argent... C'est la première fois qu'on sent un gouvernement qui nous aime. Actuellement il ne fait pas trop de stop and go, il a dit ce qu'il allait faire et il fait ce qu'il a dit" se réjouit le chef d'entreprise.

Malgré ce beau soleil jupitérien Franck Allard se fait un peu de souci pour Bordeaux. La grande popularité dont bénéficie la capitale de Nouvelle-Aquitaine dans le monde, mais aussi auprès de ses habitants, n'empêche pas le patron des patrons girondins d'avoir de l'inquiétude. Avec un cauchemar récurrent depuis des années chez nombre de responsables patronaux bordelais : la mise en place d'un contournement routier de la ville.

Pourquoi pas un PPP pour contourner Bordeaux ?

"Localement la ville est fantastique, on sent qu'il y a un vrai projet pour Bordeaux. Pourtant il y a un abîme entre les infrastructures et la croissance de la population. Depuis le temps que l'on réclame la création d'un grand contournement de Bordeaux rien n'a été fait, et dans dix ans ce sera un vrai problème, avertit Franck Allard. L'autoroute A63, qui relie la France à l'Espagne, est une voie transeuropéenne avec des murs de camions, rappelle-t-il, qui passe par Bordeaux ! Laisser aujourd'hui ce trafic autour de Bordeaux, c'est comme si à l'époque de Chaban-Delmas il avait été décidé de canaliser tous les flux routiers sur les boulevards, sans construire la rocade".

Ce projet de grand contournement remonte à 1989 et a convaincu dès cette époque le RPR Alain Juppé et le socialiste Philippe Madrelle de mener un combat commun. Ils ont été notamment rejoints ensuite par Laurent Courbu, un autre patron du Medef Gironde, qui n'a jamais renoncé. Ce dossier a malgré tout connu de nombreuses tribulations politiques et administratives, avant d'être validé en 2008 par l'Etat puis abandonné en décembre de la même année par Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy.

"On entend dire aujourd'hui qu'il n'y a plus d'argent pour financer le grand contournement. Pourtant d'après moi c'est juste une question de PPP, de partenariat public privé" analyse Franck Allard

Des formats plus cash à l'université

Sans aucune réserve concernant l'adoption des ordonnances du gouvernement modifiant le code du travail, le patron de Filhet-Allard estime logique que l'assouplissement des règles de licenciement soit équilibré par de nouvelles dispositions plus favorables aux salariés, comme le droit au chômage accordé aux démissionnaires.

L'Université de l'entrepreneur, qui doit accueillir 1.200 participants à Kedge Business School, le 9 novembre, sera délocalisée à partir de 19 h 30 au Palais des congrès, pour la Soirée des entrepreneurs où 700 chefs d'entreprises sont attendus. Après le cocktail, un dîner sera servi à partir de 21 h.

Cette Université des entrepreneurs aura lieu de 11 heures du matin à minuit et Caroline Chesne, en charge des relations avec la presse et les entreprises, souligne qu'elle a bien changé de nom, passant d'Université des entreprises à Université des entrepreneurs, pour mieux cibler l'acteur important dans l'entreprise.

Titrée "Place à l'audace" cette nouvelle édition va proposer "des formats plus cash" avec des invités qui ont marqué les esprits, comme le skieur acrobatique Edgar Grospiron (champion olympique, triple champion du monde, titulaire de quatre coupes du monde des bosses) ou encore le paléoanthropologue Pascal Picq, qui s'est fait remarquer notamment par son essai "L'Homme est-il un grand singe politique ?". Ils seront ainsi trois intervenants, avec Patrick Beaudouin, expert en marketing, à tenir la scène "pendant des stand up de 50 minutes" éclaire Caroline Chesne.

Autre innovation : la création des Lab'Cafés, au nombre de quatre, centrés sur la compréhension de l'écosystème, l'intelligence collective, l'audace appliquée au marketing et à la communication, la culture de l'audace. L'entrée est gratuite, il suffit de s'inscrire et c'est obligatoire, et les repas payants. Intitulé "Meet & Moove" le déjeuner devrait compter 170 convives et sera également l'occasion de faire de nouvelles rencontres à Kedge Business School.

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Commentaire 1
à écrit le 12/10/2017 à 17:09
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C'est pas possible d'entendre des bêtises pareilles. la circulation ne provenant pas de l'agglomération représente 8% des véhicules. Le grand contournement ne résoudra pas le problème. Voilà pour le 1er point et m. Allard nous propose en plus un PPP...

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