Batteries électriques : Serma Group va investir jusqu'à 20 M€ à Pessac

Serma Group va s'étendre du côté de Pessac. Le groupe français va s'installer dans un ancien bâtiment occupé par Thales et développer sur 5.000 m2 une plateforme d'essais, d'expertises et de services dédiée à la filière énergie électrique. Marc Dus, directeur du développement de nouvelles activités, présente en exclusivité pour La Tribune ce projet baptisé "Energy 2020" qui pourrait mobiliser un investissement total frôlant les 20 M€.
L'équipement nécessaire pour Serma dans la première phase de développement du projet nécessitera un investissement de 8 à 9 M€

Serma Group est positionné sur 4 domaines d'activités : les technologies et procédées, la microélectronique, l'ingénierie des systèmes embarqués et la sécurité des systèmes. Très implanté à Pessac, Toulouse, Paris comme à Chambéry et à Grenoble, le groupe français, qui emploie 850 ingénieurs et techniciens spécialisés, est plus spécifiquement dans l'électronique soumise à de fortes contraintes, et devrait réaliser cette année un chiffre d'affaires approchant les 100 M€. Serma s'intéresse de plus en plus au marché du véhicule électrique, en plein développement.

"Depuis plus de 5 ans nous faisons à Pessac des tests sur les convertisseurs de puissance, et à Chambéry des tests sur les batteries explique Marc Dus. Des prestataires ont des moyens d'essai sur les batteries, d'autres sur les convertisseurs ... On trouve facilement des briques mais il n'existe pas en France de prestataire majeur ayant les moyens quantitatifs et qualitatifs appropriés pour accompagner la filière énergie électrique, qui est en forte croissance, sur l'ensemble de la chaîne de valeur. Les besoins sont pourtant importants et immédiats dans le secteur automobile. Nous allons donc créer un véritable centre unique en Europe, indépendant, capable de proposer des essais, une offre de certification qualitative et une offre de certification normative. Cette plateforme sera organisée en 3 départements : batterie (cellule, module, pack), convertisseurs de puissance, applications (e-moteurs, smargrids...) et sera accompagnée de services en accompagnement en ingénierie et industrialisation, de manière à proposer aux industriels un panel complet."

Locataire pendant 12 ans

Pour donner vie à ce projet structurant pour la filière énergie électrique, Serma Group a étudié plusieurs sites et a jeté son dévolu sur un bâtiment logistique anciennement occupé par Thales dans la zone de Bersol à Pessac. Ce dernier s'étend sur une surface au sol de 2.500 m2, doublée par un étage où sera installée une mezzanine technique accueillant les armoires électriques. Les caractéristiques du lieu, et notamment la dizaine de mètres de hauteur sous plafond, correspondent parfaitement aux besoins de Serma. La société d'économie mixte (SEM) Route des lasers, avec le support actif des collectivités territoriales, procèdera au réaménagement du site, Serma en sera locataire et signera prochainement un bail de 12 ans.

Le groupe français va cibler en priorité le marché de l'automobile.

"Nous faisons le constat que les constructeurs français ont un challenge industriel à relever, passer des motorisations thermiques au tout électrique, cela nécessite d'acquérir des compétences sur ces nouvelles technologies, remarque Marc Dus. C'est pourtant une clé essentielle dans le développement du véhicule électrique et c'est ce qui permet à de nouveaux acteurs comme Tesla d'arriver sur le marché. C'est là que nous pourrons intervenir. Au-delà de ce centre et de la boîte à outils que nous mettrons à la disposition des industriels, nous ambitionnons de créer sur la zone un véritable écosystème en nous appuyant sur des partenaires complémentaires industriels et académiques."

Une première phase entre 8 et 9 M€

Serma Group mise sur une explosion des besoins en batteries électriques. Rien qu'en France, les projections font état d'une croissance attendue de 150.000 véhicules Hybrides rechargeables (PHEV) en 2017 à 475.000 en 2022, et de 75.000 à 200.000 véhicules électriques (EV) durant le même laps de temps, d'après le Commissariat général au développement durable. Serma estime que ce marché est de loin le plus mature et se concentrera dessus dans un premier temps, en fléchant dès à présent un investissement en équipements de 8 à 9 M€ dans ce projet pessacais baptisé Energy 2020. La plateforme devrait ouvrir ses portes en septembre ou octobre 2018.

Mais le groupe français devrait investir jusqu'à 20 M€ si sa feuille de route est suivie, car il ne regarde pas que le secteur de l'automobile. Il compte également proposer ses services dans l'aéronautique (pour l'avion hybride et électrique) et dans le secteur tertiaire autour des smart grids (réseaux intelligents de stockage et de gestion de l'énergie). Soit deux étages supplémentaires pour la fusée pessacaise de Serma Group, même si leurs besoins sont moins immédiats. En vitesse de croisière, la plateforme compterait alors entre 25 et 30 emplois. Le foncier nécessaire a d'ores et déjà été réservé pour la construction éventuelle d'un second bâtiment.

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Commentaire 1
à écrit le 29/11/2018 à 10:56
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Ca doit être une blague je suppose ? C'est trop tard, bien trop tard pour débuter quoi que ce soit, réveillez-vous ! Des géants ont déjà un monde d'avance sur vous (RS2E, CEA, Fraunhofer, etc...). Serma n'est qu'une SS2I bonne à piller peu scrupuleu...

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