L'ancien patron de Melty rejoint Quiksilver

Figure du numérique français, Alexandre Malsch a quitté en février dernier le groupe de médias Melty, qu'il avait fondé 15 ans auparavant. Le jeune entrepreneur s'est installé au Pays basque. Il vient d'être recruté par le groupe Boardriders Inc (ex-Quiksilver), en tant que "global digital brand manager" pour les marques Quiksilver et Roxy.
Alexandre Malsch vient d'intégrer le groupe Boardriders

Il l'avait dit en mars dernier : en quittant la présidence de Meltygroup, Alexandre Malsch ne se voyait pas replonger dans l'entrepreneuriat avec avoir cofondé puis dirigé pendant 15 ans cet éditeur de sites internet destinés aux 12 - 30 ans. Parole tenue puisqu'il rejoint le groupe Quiksilver (rebaptisé il y a peu Boardriders Inc) où il a pris un poste de "global digital brand manager" pour les marques Quiksilver et Roxy et qu'il occupera à Na Pali, le siège Europe du groupe, à Saint-Jean-de-Luz au Pays basque.

Placé à la croisée de l'information et du divertissement, Melty mise sur l'hyperspécialisation de ses sites et sur des algorithmes permettant à ses rédacteurs de détecter les tendances émergentes et de proposer très rapidement des contenus adaptés et optimisés pour leur public. Meltygroup est organisé en trois pôles : une branche média qui totalise 20 millions de visites par mois (classement ACPM février 2017), à la 25e place des sites les plus consultés en France, un pôle produisant des tournois de e-sport et des webséries, et un dernier travaillant avec les marque sur leur image et l'utilisation de la donnée. Le groupe ne communique pas sur ses résultats.

Un point de chute assez logique

Souvent décrit comme un Mark Zuckerberg à la française à qui il aurait emprunté sa philosophie du cool et ses codes vestimentaires dont l'inamovible sweat à capuche, le jeune - 31 ans - Alexandre Malsch a aussi été vice-président du Conseil national du numérique mis en place par Nicolas Sarkozy. A son départ surprise de Meltygroup en début d'année, il disait vouloir travailler avec de grandes marques et leur faire profiter de son expérience du digital et de la cible millenials plutôt que de rebâtir un nouvel empire.

Son point de chute fait sens pour le passionné de surf qu'il est depuis longtemps, habitué à s'échapper de Paris chaque mois pour rallier les sports de Biarritz. Dans un billet de blog sur Medium, il s'en explique :

"Je connais bien les équipes; j'ai eu la chance ces 7 dernières années de construire de beaux partenariats avec le groupe. Les rejoindre, c'est un rêve de gosse. Boardriders a été fondé par une équipe de passionnés. On n'est pas forcément de la même génération, on n'a pas la même expérience, mais on a le même état d'esprit et on partage les mêmes valeurs. Pour moi, Quiksilver a été une extraordinaire startup en 1969, c'est génial de pouvoir aujourd'hui partager un morceau de cette histoire."

Alexandre Malsch en dit un peu plus sur sa mission :

"Comme pour un média global moderne, on va raconter des Stories avec des personnages extraordinaires, des lieux magiques, des événements incontournables ; diffuser l'ensemble sur les différentes plateformes digitales et collecter plein de data cool ;)"

Boardriders à l'heure de la relance

Alexandre Malsch n'abandonne pas pour autant Station F, le gigantesque campus de startups fondé par Xavier Niel (Iliad, Free) dont il fait partie du board, ni même Meltygroup dont il reste actionnaire et conseiller de la direction. Mais il devrait trouver à s'occuper sans peine au sein de Boardriders In., L'ex-groupe Quiksilver s'est réinventé en mars dernier sous le nom de Boardriders, identité qui a vocation à être une marque ombrelle qui chapeaute Quiksilver (vêtements et équipements de surf, snowboard), son pendant féminin Roxy et DC Shoes (chaussures et vêtements de skateboard, snowboard, sports extrêmes). Boardriders a été créée pour réorganiser de façon plus lisible l'ensemble des activités de glisse du groupe californien, qui vont du surf à la montagne, mais aussi pour tourner la page après une sévère restructuration liée aux déboires de la filiale américaine.

Placé aux Etats-Unis sous la protection du chapitre 11 sur les faillites en septembre 2015, Quiksilver a pu en sortir en 2016, repêché par le fonds Oaktree Capital Management, qui était son principal créancier, et qui a accepté de recapitaliser Quiksilver à hauteur de 175 M€, de concert avec Bank of America. Le dernier exercice du groupe, clos à l'automne 2016, faisait ressortir un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de dollars. Na Pali, le siège Europe du groupe installé à Saint-Jean-Jean-de-Luz, compte un peu moins de 600 emplois.

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