Philippe Wahl (La Poste) : "Nous allons faire des propositions sur le prêt aux TPE"

PDG du groupe La Poste, Philippe Wahl était de passage à Bordeaux pour inaugurer le Comptoir Saint-Rémi, nouveau format de point postal développé en hyper-centre. Dans cette interview accordée à La Tribune, il fait le point sur le développement de l'offre de services de La Poste, notamment le code de la route et "Veiller sur mes parents". Il répond également à Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie ayant récemment incité la Banque postale à faire mieux en matière de prêt aux TPE.
Philippe Wahl est le PDG du groupe La Poste.

Vous inaugurez aujourd'hui le Comptoir Saint-Rémi à Bordeaux, un espace animé par la Conciergerie solidaire qui propose plusieurs activités ainsi que des services postaux. Est-ce l'avenir de votre réseau ?

"Il est fondamental pour La Poste de faire évoluer son réseau. Nous comptons 17.200 points de contact avec nos clients, notre stratégie doit être basée sur différents formats pour qu'ils collent le mieux possible aux villes, aux quartiers, aux besoins des usagers. Les grands bureaux de poste n'abandonnent pas les quartiers ! Mais ici nous sommes dans une rue très passante de Bordeaux où il n'y a pas de nécessité à y installer un bureau supplémentaire puisqu'il y en a déjà deux très importants à quelques centaines de mètres. Ce format associant plusieurs types de services et offrant également des services postaux est donc très adapté, d'autant qu'il découle d'un partenariat. Le lieu ne ressemble pas à un bureau classique, propose toute une palette de services, fait du lien et c'est très bien ainsi. L'enjeu sera sa fréquentation, car un lieu fréquenté est un lieu pérenne."

En octobre dernier vous lanciez une nouvelle offre permettant de passer l'examen du code de la route dans les bureaux de poste et dans les établissements postaux. Quel bilan en tirez-vous ?

"Cette offre part d'un constat : chaque année 1,4 million de personnes passent cet examen du code de la route. Pour trouver une place et surtout si vous deviez le repasser après un échec, c'était long et fastidieux. Nous sommes parvenus à simplifier tout cela : les gens peuvent s'inscrire en ligne, passer l'examen à proximité de chez eux sans forcément devoir se rendre dans une ville-centre, le repasser deux jours après sans avoir à attendre deux mois pour avoir une place... A la fin du mois 600.000 jeunes auront passé l'examen grâce à La Poste."

En mai vous avez lancé "Veiller sur mes parents", une nouvelle offre qui demande aux facteurs de passer régulièrement rendre visite quelques minutes aux personnes âgées à leur domicile, de 1 à 6 fois par semaine. Même si ce service est plus récent, comment débute-t-il ?

"L'idée part d'une écoute attentive des seniors : pour certains, le facteur est la seule personne qu'ils voient dans la journée. Mais on le sait bien, le courrier se raréfie. Dans 15 ans, qui verront ces personnes âgées ? Nous n'allons pas attendre sans rien faire. La Poste a donc lancé « Veiller sur mes parents », qui est un service de lien social, qui n'a trait ni à la santé, ni au médical. A ce jour nous comptons plus de 1.200 clients. Il faut maintenant que les collectivités territoriales, les institutions sociales... s'y intéressent davantage."

Que répondez-vous aux critiques qui évoquent une marchandisation du lien social ?

"Qu'il n'y a pas plus de marchandisation aujourd'hui qu'avant : quand le facteur s'arrêtait à un domicile, il y avait bien quelqu'un qui avait payé le timbre de la lettre ! « Veiller sur mes parents » est une prestation qui correspond à un coût. Ce n'est d'ailleurs jamais la personne visitée qui paie mais sa famille ou la collectivité territoriale."

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire pense que vous pourriez faire plus en matière de prêt aux TPE et vous a interpellé sur le sujet, en réclamant des propositions concrètes. Que lui répondez-vous ?

"Le président du directoire de la Banque postale Rémy Weber a lancé en 2012 cette activité de prêt aux entreprises que nous n'avions, je le rappelle, pas le droit d'exercer auparavant. Il a fixé un cap de 1.000 chargés de clientèle dédiés aux professionnels à l'horizon 2020. Je comprends tout à fait la préoccupation de Bruno Le Maire pour les toutes petites entreprises, pour les 2 millions de TPE, les milliers d'entreprises unipersonnelles. Quel est leur accès réel au crédit ? Nous allons travailler sur le sujet et faire des propositions à Bruno Le Maire."

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Le Comptoir Saint-Rémi a été officiellement inauguré hier mercredi 5 juillet. Installé dans la rue commerçante du même nom, le lieu propose un concept innovant porté en partenariat par La Poste et la société La Conciergerie solidaire, dont le PDG est Sylvain Lepainteur. Le site accueille quatre activités principales : des services postaux via La Poste Relais, une conciergerie pour les habitants et commerçants du quartier (pressing, cordonnerie, repassage, prise en charge de services administratifs...), une recyclerie avec Veolia pour les objets usagés ou obsolètes, des boutiques éphémères ou en démarrage proposées à des entrepreneurs souhaitant tester leur production et couvés par Anabase, ainsi que la mise à disposition d'un espace d'activités pour des ateliers ou rencontres.

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Commentaire 1
à écrit le 06/07/2017 à 17:30
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Philippe Wahl (La Poste) : "Nous allons faire des propositions sur le prêt aux TPE" Est-ce que Mr philippe whal est au courant des courriers envoyés par sa drôle de Banque Postale aux TPE lorsqu'elles ont 1,36 euro, 2,32 euro, 4,58euro, de découve...

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