A Bordeaux les Darwiniens sont verts et performants

Avec 509 emplois et 18,7 M€ de salaires versés l’an dernier le projet écologiquement responsable Darwin est aussi une réussite économique. Ce que ses deux figures de proue, Philippe Barre et Jean-Marc Gancille, ont rappelé par le biais d’une étude indépendante réalisée sur cet écosystème bordelais. (Réactualisé 02/06/2017)
A Darwin la pépinière Le Campement (notre photo) voisine avec les espaces de cotravail.

Devenu l'incarnation bordelaise du développement durable dans sa forme urbaine alternative, le quartier Darwin, développé sur des friches de l'ancienne caserne Niel, à La Bastide, tient à faire savoir que sa réussite est aussi économique. C'est ainsi que Philippe Barre, dirigeant du groupe Evolution et de la société Inoxia, cofondateur de Darwin, avec Jean-Marc Gancille, en charge de la transition écologique à Evolution, ont remis hier jeudi les pendules darwiniennes à l'heure de l'efficacité, combinant démarche responsable, respectueuse de la planète, et compte de résultat au carré.

"Inoxia a été créée il y a plus de 20 ans. L'esprit d'entreprise est chevillé au corps chez nous et cet esprit ne nous a jamais lâché. Tout comme l'esprit pionnier, puisque nous avons commencé à défricher Internet dès 1995" a recadré Philippe Barre.

Et c'est parce qu'Inoxia portait un modèle puissant, a continué le dirigeant d'Evolution, "que le projet d'Inoxia est sorti d'Inoxia pour aller plus loin avec l'aventure de Darwin. Darwin est plus connu aujourd'hui pour ses performances écologiques à haut standard que pour ses résultats économiques. Sans doute parce que l'origine économique de cette aventure a été moins mise en avant" analyse le dirigeant.

Plus de 16 M€ versés dans la Métropole

D'où l'étude menée par le cabinet Utopies sur l'empreinte socio-économique de Darwin. Cette enquête qui fait le point sur les impacts directs et indirects provoqués par l'écosystème darwinien arrive aussi à un moment particulier.

Puisque selon les fondateurs (qui se s'étaient déjà exprimés sur le sujet), le modèle et le développement futur de Darwin sont actuellement remis en cause par l'urbanisation des alentours. L'aménagement de la ZAC Bastide-Niel par Bordeaux Métropole Aménagement devrait ainsi pousser de nombreuses associations à déménager. L'étude n'inclut pas l'attractivité de l'écosystème, notamment en matière de tourisme alors qu'il s'agit d'un des lieux les plus visités de la ville, les participants aux festivals, l'impact des pratiques sportives et culturelles qui y ont lieu, ou les effets sur l'attractivité du quartier.

Quatre grandes structures composent le paysage alternatif darwinien actuel : le groupe Evolution, cheville ouvrière du projet, Le Campement, pépinière d'entreprises de la mairie de Bordeaux intégré à Darwin, les espaces de cotravail et le tissu des associatif.

Le cabinet Utopies comptabilise 509 équivalents temps plein (ETP) à Darwin et 65 bénévoles. Sachant que 90 % de ces Darwiniens résident à Bordeaux Métropole. L'écosystème darwinien génère directement le versement de 18.726 K€ de salaires, dont 16.188 K€ vont dans le périmètre immédiat de Bordeaux Métropole et 2.538 K€ dans le reste de la France. Dans le détail le groupe Evolution, qui emploie 73 personnes, verse 2.411 K€ de salaires, Le Campement (60 emplois) 3.035 K€, les espaces de cotravail (345 emplois) 12.910 K€ et les associations (31 emplois) de 372.000 euros.

Plus de 400 emplois indirects

Les achats réalisés par les acteurs économiques de Darwin se montent à 24.895 K€, dont 10.471 K€ à Bordeaux Métropole et 14.424 K€ dans le reste de la France. Les espaces de cotravail sont largement en tête des achats, avec 17.096 K€ (dont 7.783 K€ à Bordeaux Métropole), devant le groupe Evolution, avec 7.518 K€ (2.518 K€ à BM), Le Campement, avec 1.674 K€ (657 K€ à BM) et les associations, avec 381 K€ (275 K€ à BM).

Quant aux taxes, elles sont évaluées à 1.467 K€, dont 142 K€ pour le groupe Evolution, 245 K€ pour Le Campement, 1.047 K€ pour les espaces de cotravail et 33 K€ pour les associations. Concernant les impacts indirects, le cabinet Utopies a comptabilisé 257 emplois chez les fournisseurs de rang 1 (pour 25 M€ d'achats) et 149 chez les fournisseurs de rang 2 et suivants. Au total Darwin soutiendrait ainsi 1.556 emplois en France, dont 894 à Bordeaux Métropole.

Un modèle parfaitement vertueux

Les premiers secteurs d'activités impactés  sont, par ordre d'importance, les entreprises de conseil, quasiment à parité avec la santé, l'éducation et le social, puis les loisirs, la culture, le sport et le tourisme, le commerce, et enfin les services marketing. Utopies indique que selon son analyse, pour chaque salarié de l'écosystème, 2 emplois supplémentaires sont soutenus en France.

Utopies insiste sur le "comportement local vertueux" du groupe Evolution, qui achète bien plus sur son territoire qu'un groupe moyen (56 % des 11,7 M€ d'achats annuels contre 38 %). Son restaurant Le Magasin général, qui revendique la première place des restaurants bio de France en nombre de couverts, achète ainsi à 49 % localement et soutient 25 % d'emplois supplémentaires en France par rapport à un modèle traditionnel.

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