Qu'est-ce que le réseau Initiative ?

"Initiative a été créé il y a plus de 30 ans, autour d'un réseau de financement de prêts d'honneur. L'objectif est de maintenir et de créer de l'emploi au plus près des territoires. C'est un financement à taux 0 et sans garantie à la personne porteuse du projet, qui est accompagnée pendant 3 ans par des bénévoles. Cet accompagnement est indissociable du prêt d'honneur qui souvent déclenche le financement bancaire : quand nous débloquons 1 € de prêt d'honneur, le porteur de projet obtient 9,4 € de prêt bancaire en 2016 au niveau régional.
Nous avons encore malheureusement un déficit de connaissance auprès des porteurs de projets, or il y a des résultats. Nous avons besoin de trouver des financements et que les créateurs sachent que cela existe. Le tour de table des comités d'agrément est composé de représentants d'établissements bancaires, avocats, notaires : le porteur de projet peut alors être conforté et les banquiers rassurés."

Quel est votre bilan en Nouvelle-Aquitaine ?

"En 2016, 1.374 entreprises ont reçu un prêt d'honneur (1.361 parrainages en cours), en progression de plus 4 % par rapport à l'année précédente. 3.451 emplois directs ont été créés ou maintenus. L'accompagnement permet aujourd'hui au réseau d'avoir un taux de pérennité à 3 ans de 92,1 % des entreprises soutenues. La région compte 16 plateformes, donc plus d'une par département, c'est le cas par exemple en Gironde, qui bénéficie d'une plateforme spécialisée dans l'innovation, Aquitaine Amorçage. Il existe des disparités de croissance en fonction de territoires mais cela est lié à l'historique des plateformes et de leurs moyens. Il ne s'agit pas seulement des fonds. Il y a davantage de créations en Gironde, bien sûr, mais dans les territoires ruraux, le prêt d'honneur Initiative Agri Nouvelle-Aquitaine, créé en Périgord à l'origine, répond aux besoins de la demande non satisfaite par les aides aux jeunes agriculteurs. C'est un levier formidable et qui va être en forte croissance maintenant qu'il va être connu."

A combien se monte le prêt moyen que vous accordez aux entreprises ?

"Le prêt moyen est inférieur à 10.000 €, pour des prêts qui s'échelonnent de 5.000 à 50.000 €. Les dossiers se répartissent entre création (57 %), reprise (41 %) et croissance (2 %) à travers le prêt d'honneur croissance, qui peut être conjugué à d'autres formes d'accompagnement ; cela peut aller jusqu'à 50.000 € mais certains ont dépassé ce seuil."

Vous venez de présenter les priorités de votre programme d'actions en Nouvelle-Aquitaine. De quoi s'agit-il ?

"Nous avons deux préoccupations majeures, la première est liée à la loi Notre et à l'évolution des financements. Nous avons des financements qui tournent par les remboursements, avec 8 % de déperdition en 2016, expliquée par les prêts non remboursés ou des entreprises qui arrêtent. Cette recherche de fonds est indispensable à la pérennité du réseau. Tout comme la diversification des ressources : région, nouvelles communautés de communes, agglomérations mais aussi ressources privées. C'est une action prioritaire déjà amorcée en 2016 qui doit être renforcée.
Pour l'ensemble de la région, 13,698 M€ sur de prêts à taux 0 ont été engagés en 2016. Il faut aussi qu'en parallèle de cette enveloppe, les plateformes disposent des moyens nécessaires à leur mise en œuvre."

De quels moyens disposez-vous pour fonctionner ?

"Le budget consolidé des 16 plateformes s'élève à 2,8 M€. Initiative rassemble en région 925 bénévoles, dont 249 parrains et marraines. 427 nouveaux entrepreneurs ont été parrainés l'an dernier, pour un total de 1.361 parrainages en cours. Les frais de fonctionnement d'Initiative Nouvelle-Aquitaine sont mineurs parce que nous bénéficions du soutien des organismes consulaires. Mais nous avons besoin de moyens pour faire fonctionner le système. Nous fonctionnons avec d'autres associations pour le bénévolat mais nous aimerions toujours que cela se renforce parce que le bénévolat est un pilier d'Initiative France, mais c'est un pilier à consolider et là toutes les ressources sont les bienvenues."