Charcuterie Bordelaise, le procureur requiert la détention provisoire

Le procureur a requis la détention provisoire contre le patron de la Charcuterie Bordelaise ce mercredi matin et la mise sous contrôle judiciaire d'un commercial de l’entreprise. Les juges du tribunal de commerce de leur côté devaient se prononcer dans l'après-midi sur la liquidation.
Arnaud Chedhomme

La justice privilégie la thèse criminelle pour expliquer l'incendie qui a détruit, dans la nuit du 16 au 17 février dernier, l'usine de la Charcuterie Bordelaise, à Villenave-d'Ornon (Bordeaux Métropole). C'est ainsi que la situation d'Arnaud Chedhomme, gérant salarié de cette société spécialisée dans la fabrication de charcuteries en moyen et haut de gamme, placé en garde à vue depuis son arrestation ce lundi 10 avril, s'est fragilisée ce mercredi matin.

Marie-Madeleine Alliot, procureur de la République, a annoncé ce matin qu'Arnaud Chedhomme fait désormais l'objet d'une information judiciaire pour "le chef de destruction par moyen dangereux" et qu'un commercial de l'entreprise, qui aurait pu jouer un rôle de bras droit, est poursuivi pour "complicité". Le procureur de la République a requis "le placement en détention provisoire" d'Arnaud Chedhomme et "le placement sous contrôle judiciaire" du commercial suspecté. Ces décisions font suite au travail d'enquête enclenché par l'incendie qui a ravagé les 9.000 m2 de bâtiment de l'usine agroalimentaire.

Les juges consulaires vont parler

Le procureur de la République, Marie-Madeleine Alliot, rappelle qu'à la suite de l'incendie du 16 février "une enquête était ouverte par le parquet de Bordeaux et confiée à la division des affaires criminelles de la DIPJ". Ceci avant d'égrener une série d'éléments à charge.

"Les investigations techniques, notamment l'expertise incendie, ont permis d'établir la présence d'accélérants, la violence des flammes ayant conduit à la destruction complète de l'établissement. En outre, la vérification des téléphonies de plusieurs membres de la société ainsi que le recueil de témoignages privilégient la thèse de l'incendie criminel" conclut le procureur de la République.

Les salariés de l'entreprise se débattent quant à eux dans une situation des plus pénibles puisqu'ils subissent d'énormes retards de paiement de salaires depuis février, et attendent la décision du tribunal de commerce de Bordeaux. Le délibéré qui prononcera la liquidation ou la poursuite d'activité de la société devrait être annoncé dans les heures qui viennent par les juges consulaires.

Lire aussi : Charcuterie Bordelaise, les salariés sous pression

Un dossier qui est dans la plupart des têtes au sein de la juridiction consulaire bordelaise au point que l'on y observait ce mercredi matin que "les juges attendront jusqu'à la dernière minute pour prendre leur décision". Même si la détention provisoire est requise, Christian Chedhomme n'est pas mis en examen. Ce matin les juges du tribunal de commerce semblaient dans l'attente d'une décision venue du tribunal de grande instance. Avant de faire savoir que leur décision serait prise en milieu d'après-midi.

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Commentaire 1
à écrit le 13/04/2017 à 9:59
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Les filières agro-industrielles sont particulièrement sensibles aux influences mafieuses. Quel gâchis sanitaire, humain et financier.

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