Avec un taux d'arrêts de travail dans le Médoc supérieur au reste du département et un nombre de jours indemnisés par assuré le plus important de Gironde (63 contre 54 sur le département en 2016), le Médoc fait partie des territoires identifiés comme atypiques au niveau des arrêts de travail. Selon la CPAM de la Gironde, 29,9 % des actifs médocains ont eu un arrêt de travail l'année dernière contre 26,4% en Gironde.

Le département n'est d'ailleurs pas non plus un bon élève en la matière. 1 actif girondin sur 4 a eu au moins un arrêt de travail en 2016, soit un taux supérieur de 4 % aux autres départements de la région Nouvelle-Aquitaine.

Conséquence, les dépenses liées aux arrêts de travail connaissent une évolution constante, plus forte en Gironde que sur le reste du territoire. Elles s'élevaient à 248 millions d'euros en 2016 (+4,7 % sur l'année).

Des secteurs sur représentés pourvoyeurs d'arrêts

Pour expliquer cette situation en Gironde, la CPAM met en avant des facteurs économiques et sociodémographiques, notamment une surreprésentation des secteurs tertiaires (santé, services, aide à la personne) et secondaires (en particulier construction) plus pourvoyeurs d'arrêts de travail. Le secteur tertiaire représente 78,5 % des salariés girondins (contre 74,5 % au niveau national), dont 14 % de salariés dans le secteur de la santé contre 13 % au niveau national. Dans le secondaire, 39 % de salariés travaillent dans le secteur de la construction, contre 31 % au niveau national.

La CPAM explique également cette atypie par un taux de chômage en légère diminution en 2015 et une croissance soutenue des effectifs salariés sur la même période en Gironde.

Sensibilisation et sanctions

La caisse primaire d'assurance maladie du département a donc décidé de renforcer ses actions ciblées de sensibilisation et de contrôle auprès des différents acteurs (patients, professionnels de santé et entreprises). D'ores et déjà, les contrôles menés par la CPAM de la Gironde révèlent que chez les patients ciblés, en 2016, 18 % des arrêts n'étaient pas justifiés et que 32 % des assurés n'étaient pas présents aux heures auxquelles ils doivent être à leur domicile. Les contrôles réglementaires ont donné lieu à une économie de 33.549 euros qui correspond au montant de dépenses non versées.

La CPAM assure toutefois que les actions de sensibilisation des assurés par courrier personnalisé ont eu un impact efficace puisque 35 % des assurés contactés en 2016 ont changé leur comportement en matière d'arrêt de travail.

Le Médoc sera particulièrement surveillé en cette année 2017.