Bordeaux : des projets à foison pour l'Aérocampus Aquitaine

Lancé par la Région en 2011 sur l’ancien site de la DGA à Latresne pour développer les formations dans le secteur aéronautique et spatial, l’Aérocampus Aquitaine ne cesse de grandir sur site et dans le monde. La structure fourmille de projets et travaille notamment à la création de deux nouveaux campus complémentaires de son cœur d’activité, dédiés aux drones et à l’industrie navale.
L'Aérocampus accueille cette année 285 élèves.

L'Aérocampus Aquitaine n'en finit pas de se développer. Créé en 2011 à l'initiative de la Région Aquitaine qui a racheté un ancien site de la DGA à Latresne pour y développer les formations initiales et continues, du bac pro aux diplômes d'ingénieurs, pour le secteur aéronautique et spatial, ce site a bénéficié d'un investissement de 25 M€. L'association (1) qui dispose aujourd'hui d'un budget de 10,5 M€, a accueilli l'an dernier 270 élèves (scolaires et apprentis) avec 100 % de réussite aux bac et BTS en juin dernier par exemple (dont plus de 82 % de mentions) et compte près de 45.000 personnes reçues toutes activités confondues (formations professionnelles, séminaires, etc.). L'Aérocampus emploie directement 70 personnes, mais plus de 280 salariés travaillent sur le site, qui accueille aussi des entreprises.

Son succès a désormais dépassé les frontières françaises. Si l'Aérocampus accueille des élèves venus du Qatar ou des Emirats, il offre également des formations professionnelles sur mesure et des agréments qui s'exportent à l'international (Turquie, Tunisie, Maroc, Sénégal, Côte d'Ivoire, Etats-Unis, Singapour).

Ecoles en Inde et au Maroc

L'association, qui a ouvert récemment le Swiss Aérocampus sur l'aéroport de Sion en Suisse, travaille par ailleurs à la création d'une école en Inde pour former les futurs mécaniciens aéronautiques en MRO (maintenance, réparation et révision). La signature officielle avec le gouvernement central et les industriels doit avoir lieu le 15 février lors du Bangalore Air Show.

L'Aérocampus va également développer des formations aéronautiques au Maroc à  travers une joint-venture. "L'objectif est d'en faire la base Afrique où il y a de gros besoins de formation initiale", explique Jérôme Verschave, directeur de l'Aérocampus Latresne qui créera là-bas une structure commune officialisée en mars, avec l'IMA (Institut des métiers de l'aéronautique) de Casablanca et le GIMAS (Groupement des industries marocaines de l'aéronautique et du spatial), à travers un investissement assuré par les autorités marocaines.

"On décolle totalement sur la formation professionnelle, nous avons de gros contrats nationaux et internationaux, comme par exemple la formation de mécaniciens Rafale pour trois ans, c'est hyper structurant pour nous, ou la formation des Qatari", se félicite Jérôme Verschave.

Pas de "Data Space Campus" à Floirac

Seule ombre à ce tableau, le "Data Space Campus", ou campus spatial, avorté à Floirac, qui était projeté sur un site classé de 12 hectares, dit de l'Observatoire, l'Université de Bordeaux ne souhaitant pas se défaire du site. La Région et l'Aérocampus réfléchissent à relancer le projet sur un autre site, certainement dans le cadre d'un autre projet : une cité de l'aéronautique, en réflexion sur un terrain de 20 hectares à Mérignac dans le cadre de l'OIM (Opération d'intérêt métropolitain), autour des trois dimensions que sont la formation, le patrimoine et le tourisme industriel, avec un espace muséographique qui pourrait être basé sur la collection du Conservatoire de l'air et de l'espace d'Aquitaine. Mais toutes les hypothèses restent ouvertes pour le "Data Space Campus" puisque des possibilités sont également à l'étude sur un site de Pessac près des anciens locaux de Thales.

Deux nouveaux campus

Aujourd'hui, l'Aérocampus se diversifie au-delà du seul secteur aéronautique avec le projet de création de deux campus dédiés aux métiers de l'industrie navale et du drone.
La création d'un "Naval Campus", à la demande de DCNS, vient ainsi d'être actée. L'association, forte de son savoir-faire sur les métiers de l'aéronautique, proches de ce secteur qui connaît par ailleurs les mêmes difficultés de recrutement, fait office sur ce dossier de cabinet conseil pour l'imaginer en fonction des besoins des industriels, organiser l'offre de formation, labelliser ce qui existe, créer ce qui manque, sur une zone qui concerne toute la façade atlantique. Avec, au bout du compte, un lieu vitrine qui serait a priori localisé en Bretagne, autour d'une identité et d'une activité propres.

L'Aérocampus poursuit également son développement à Latresne. 18 M€ vont être investis sur le site, d'abord dans un bâtiment qui sera destiné à accueillir toute l'activité drone autour d'un "Drone Campus" pour développer l'usage de ses ressources par les acteurs du secteur, dont certains sont déjà implantés sur zone. Stéphane Imbert, président de la société SkyBirdsView, bureau d'études international, crée à Montauban et qui est en train de transférer son siège à Latresne, va être mandaté pour qualifier les besoins précis de ce campus.
Des investissements qui concernent également une salle de 400 places adossée au château ou encore un gros projet de requalification d'un bâtiment professionnel qui concerne le pôle avionique sur 2.000 m2.

"Nous avons une force de frappe financière aujourd'hui qui nous permet des investissements en propre, « pour voir »", se réjouit Jérôme Verschave qui précise que l'Aérocampus, avec un budget de 10,5 M€, compte 8 M€ de ressources propres, enregistre une augmentation de son CA de 20 à 30 % chaque année, pour un résultat de 900.000 €. Site qui, avec 30.000 m2 construits aujourd'hui, compte encore 10.000 m2 constructibles, ce qui, allié à un succès indéniable, laisse quelques perspectives à un Aérocampus jamais en manque de nouvelles ambitions.

(1) Administrateurs et adhérents : entreprise industrielles (Sabena Technics, Thales, Safran, Dassault), Université, Rectorat, grandes écoles, (ENAC, ISAE, Bordeaux INP...), organismes de formation (Apave, Afpa, Afpi...).

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