Tourisme 2016 : saison haute… performance

Si l'avant-saison a été ratée, et sans tenir compte de l’arrière-saison qui s’annonce correcte sur le plan météorologique et donc potentiellement en fréquentation, la haute saison (14 juillet - 15 août) touristique de la Nouvelle-Aquitaine fait mieux qu’une année 2015 qui avait pourtant été jugée exceptionnelle.
81 % des professionnels du littoral de la Nouvelle-Aquitaine se disent satisfaits de la haute saison 2016.

A l'heure du bilan définitif, début octobre, il faudra sans doute ne pas trop s'attarder sur l'avant-saison touristique de la Nouvelle-Aquitaine. Impactée par les grèves, les manifestations, la météo maussade et un calendrier qui n'a offert que peu de ponts en mai dernier, la période ne relèvera pas du grand cru touristique et plombera sans doute le résultat final.
La haute saison, par contre, elle, s'annonce bonne. Meilleure même que celle de 2015 qualifiée pourtant d'exceptionnelle par les comités régionaux du tourisme (Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes) de la Nouvelle-Aquitaine. Les comités qui mobilisent une soixantaine de personnes et qui fusionneront le 1er janvier 2017 à l'issue d'une année de travaux préparatoires.
Le bilan de la haute saison de la Nouvelle-Aquitaine s'annonce bon si l'on s'en réfère aux réponses des 1.498 professionnels ayant participé à l'enquête des CRT (4.500 professionnels du tourisme ont été sollicités).

Professionnels du littoral : satisfaits à 81 %

En effet, l'enquête révèle que 72 % des professionnels du tourisme de la région tirent un bilan positif de la haute saison. Ils sont même 81 % sur le littoral, et jusqu'à 90 % pour ceux qui travaillent sur les périmètres du bassin d'Arcachon et de la côte basque.
Dans l'intérieur du territoire, ce taux baisse, mais légèrement, à 65 %, et pour 37 % des professionnels de l'intérieur de la région, le niveau d'activité dépasse nettement celui de l'année précédente.
2016 version haute saison sera donc porteuse économiquement pour la région dont le secteur du tourisme compte au moins 103.000 salariés grâce, notamment, à ses 720 km de plage (en comptant les îles).
Les évènements liés au terrorisme en fin d'année 2015 n'ont pas eu d'impact sur la volonté des touristes européens (sur 27 millions de touristes recensés au total en Nouvelle-Aquitaine chaque année, 80 % sont français et 90 % des étrangers sont européens) de fréquenter la Nouvelle-Aquitaine.
Au contraire, si un tiers des professionnels aquitains note un impact des attentats sur la fréquentation des Français, le terrorisme international, notamment en Afrique du Nord ou en Turquie, semble avoir plutôt bénéficié aux stations balnéaires de la région et à leurs plages qui restent les spots préférés des vacanciers européens qui sont 65 % (étude Toluna) à les privilégier.
Des touristes européens qui sont d'abord britanniques pour 39 % des responsables des hôtels, 32 % des campings et 32 % des destinations de l'intérieur.
Les Allemands, eux, dominent les fréquentations du littoral alors que les Espagnols sont les premiers clients des grandes villes.

En ville, très bonne avant-saison, haute saison moyenne

Des grandes villes qui, à l'image de Bordeaux, semblent avoir un peu souffert en haute saison de l'absence de certains touristes étrangers, notamment hors Europe, comme les Américains et les Japonais, rebutés par les images d'attentats de la fin d'année 2015 et aussi les mouvements sociaux du printemps. Pour autant, le bilan final bordelais, mais aussi agenais, montois ou encore tulliste sera positif en fin de saison, grâce à une très bonne avant-saison, et notamment, pour Bordeaux en tout cas, aux effets de l'Euro de foot.
Parmi les nombreuses destinations gagnantes de cet été 2016, il faut noter les destinations liées au thermalisme et à la thalassothérapie. Selon les professionnels de ces secteurs, la haute saison 2016 fait beaucoup mieux que 2015.
En conclusion, la très bonne haute saison aura sans doute un peu de mal à compenser la baisse de fréquentation touristique enregistrée en avant-saison, et il est encore trop tôt pour parier sur l'arrière-saison, malgré une très bonne météo actuelle. Pour autant, la saison 2016 s'annonce sous les meilleurs auspices. En mai dernier, les études (Ipsos/Europe Assistance) rappelaient que les intentions de départ en vacances des Européens baissaient de 7 % (à 54 %), mais que les budgets moyens s'élevaient à 2.247 € soit une hausse de 4 % par rapport à 2015.

Une chute de la fréquentation britannique en 2017 ?

Dans un contexte économique, social, politique et sécuritaire instable, la Nouvelle-Aquitaine, qui concentre 8,5 % de la consommation touristique en France avec 5,9 Md€ de chiffre d'affaires, semble avoir tiré son épingle du jeu... De quoi, sans doute, se donner un peu de souffle pour aborder une problématique à venir : selon les tour-opérateurs britanniques, les prévisions 2017 sont en berne.
La faute, selon eux, à un effet "retard" des grèves, attentats de ces derniers mois et aussi et surtout du brexit et de la baisse de la livre. Cette année, si les Britanniques ont honoré leurs réservations, les professionnels du tourisme outre-Manche annoncent une dégradation de l'image de la France au Royaume-Uni, et une désaffection dès l'année prochaine.
Inquiétant...à moins que ces tour-opérateurs ne soient déjà en train de négocier les prix 2017 de la destination France...

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