Les systèmes de récupération d'eau de pluie des McDo ou encore des magasins Leroy Merlin ou encore celui du siège Suez Elyo et même, plus récemment, celui de la Cité du Vin de Bordeaux, c'est elle.
Elle, c'est la société Kipopluie, créée en 2005, près de  Bordeaux, par un ancien officier de l'armée de l'air, Jacques-Albert Roussel.

"Quand j'ai créé Kipopluie, j'étais persuadé que les télécommunications, l'énergie et la gestion de l'eau seraient les grands enjeux à venir pour l'environnement, bien sûr, mais aussi pour nos économies. Et après avoir bien étudié ma reconversion, c'est sur l'eau que j'ai souhaité positionné mon activité".

Le temps, la météo et la loi ont rendu pertinent son choix de tout parier sur la récupération d'eau de pluie.
L'époque est à la compétitivité, à la réduction des coûts. La gestion des notes d'eau, au même chapitre que celle de l'énergie et des télécommunications apparait de plus en plus comme un poste d'économie pour l'entreprise. La météo, avec des périodes de pluies de plus en plus courtes, mais brutales, alternant à des périodes de sécheresses régulières favorisent la solution du stockage et de la retenue d'eau en tant que solution aux inondations, d'une part, et aux besoins en eau industrielle peu chère, d'autre part. Enfin, la loi sur l'eau et sa vocation de préservation de la ressource, et la taxe sur les surfaces imperméabilisées via l'arrêté du 6 juillet 2011 mettent un acteur comme Kipopluie au centre du marché BtoB où il est seul à ce jour.

Objectifs : 10 M€ de chiffre d'affaires et une vingtaine de recrutements

"Il existe d'autres acteurs du secteur de la récupération d'eau de pluie, mais aucun ne s'est positionné, comme nous, quasi uniquement sur le marché de l'entreprise", assure Jacques-Albert Roussel.
"La réussite de notre modèle ne tient pas à nos solutions de récupération ou de stockage de l'eau. Ce que les clients aiment c'est que nous proposons une solution globale dans cette thématique. Nous captons, stockons, filtrons aussi, grâce à un dispositif maison qui dispose d'un brevet européen, et nous contrôlons l'usage de cette eau. Résultat : notre recul nous permet de dire qu'au minimum, nos dispositifs qui nécessitent des investissements minimes génèrent plus de 70 % d'économie sur les factures d'eau... et une énorme économie d'eau potable" poursuit le Pdg.

Ce qu'aiment aussi les clients c'est que Kipopluie consacre entre 5 et 10 % de son activité à la R&D, ce qui lui permet de proposer des solutions uniques qui font d'elle un référent quasi unique dans le domaine qui est le sien.
La société, qui a réalisé près de 2 M€ de chiffre d'affaires en 2015, s'apprête à changer d'ère.

"Le chiffre d'affaires jusque là réalisé n'est pas représentatif de ce qui vient. Désormais, le marché est mature et nous achevons de nous structurer pour répondre aux demandes du marché, nos carnets de commande nous offrent une visibilité à 8 mois. Désormais, notre objectif raisonnable c'est 10, voire 12 M€ de chiffre d'affaires d'ici moins de 5 ans"

Et pour se mettre en ordre de bataille et répondre à une demande de plus en plus forte, la société se structure et recrute. Kipopluie, qui couvre commercialement une bonne partie du territoire français mais doit encore se renforcer dans l'Est et le Nord,  va doubler ses effectifs (17 personnes actuellement) d'ici 24 mois.
La société girondine qui inaugurera mardi son tout nouveau siège social situé à Mios, en bordure d'autoroute A63, envisage même d'aborder l'export.

"Ce n'est pas encore la priorité, mais nous y pensons. Cela devrait vraisemblablement se faire via la franchise" explique Jacques-Albert Roussel.