Brexit, "L’Europe doit se montrer ferme"

Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne ("Brexit"), Londres devrait perdre son rang de première place financière, au bénéfice de Paris et Francfort. A condition, comme le souligne Axel Champeil, PDG de Champeil Asset Management (CAM), à Bordeaux, que Bruxelles se montre ferme.
Le Brexit ne fait pas que chahuter la livre sterling : il devrait entrainer la chute de la place financière de Londres.

"Hier soir j'étais à la soirée de Bordeaux Fête le vin, il y avait de nombreux étrangers, dont des Hongkongais, les marchés avaient bien repris et quand je me suis couché il était clair que Londres restait dans l'Union. D'où ma surprise au réveil ce matin !", rembobine Axel Champeil.

Après avoir frôlé la syncope avec une descente à - 11 % à l'ouverture des marchés, le CAC 40 réduisait le score à - 8 % une petite heure plus tard. Pour le PDG de CAM les marchés vont flotter un moment à cause de l'incertitude créée par le résultat de ce référendum, mais il ne croit pas "à un tsunami" autrement dit à un krach. En analyste financier aguerri, Axel Champeil estime que question "Brexit" tout reste à faire et que l'Europe continentale, et en premier lieu la France, a intérêt à jouer serré pour tirer les marrons du feu de cette crise.

Rapatrier les équipes en Europe

"Londres est la première place financière européenne, les banques d'Europe continentale et de France y ont des tas d'équipes, et même les serveurs d'Euronext, la Bourse européenne se trouve dans la capitale britannique ! Je ne crois pas que le Royaume-Uni et l'Union européenne puissent fonctionner sans accords bilatéraux, pronostique Axel Champeil. Mais avec le Brexit , poursuit-il, Bruxelles doit normalement exclure le Royaume-Uni de la libre circulation des produits financiers. Ce qui signifie que les produits financiers britanniques ne pourront plus être immatriculés dans l'Union européenne".

En clair, si Bruxelles tient le coup face à l'énorme pression que Londres va exercer pour rester dans le marché financier européen tout en quittant l'Union, analystes, traders et courtiers financiers des plus grands établissements quitteront les bords de la Tamise, entrainant la chute de la City, le joyau de la couronne.

"Il y a un coup à jouer et j'espère bien que l'Union va relocaliser ses activités financières sur le continent, car les finances c'est le nerf de la guerre. Il faut absolument que Paris récupère les équipes financières parties à Londres, l'Europe doit se montrer ferme face à l'Angleterre. Ce sera un test de plus pour Bruxelles. Ensuite le match se jouera entre Paris et Francfort", décortique Axel Champeil.

Avec le Brexit il est clair que la City joue son avenir. L'enjeu est si hautement stratégique pour Londres qu'il fait peu de doute que le Royaume-Uni mette toute la pression dont il sera capable sur Bruxelles pour quitter l'Union européenne sans quitter ses marchés financiers... Mais que restera-t-il de crédibilité à Bruxelles si Londres réussit un pari aussi gonflé ?

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