SolidTrack : la France a une nouvelle star à Hollywood

Créée en 2007 à Paris et Angoulême, la société SolidAnim, spécialisée initialement dans la capture de mouvement (Motion Capture) pour l’animation, est en train d’imposer, à Hollywood, SolidTrack, une nouvelle technologie de prévisualisation de réalité augmentée facilitant les tournages des films remplis d’effets spéciaux. Il ne lui reste plus qu’à séduire… la France.
Surpris, Johnny Depp ? Pourtant c'est bien une techno française, SolidTrack, signée SolidAnim, qui est derrière une partie des effets spéciaux du prochain Tim Burton, Alice au pays des merveilles 2.

L'année 2016 marquera sans doute durablement l'aventure entrepreneuriale de la PME innovante SolidAnim.
Créée en 2007 à Angoulême et Paris (plus précisément Ivry/Seine où son siège social est installé) par trois ingénieurs du monde du cinéma, de la capture de mouvement et de l'animation 3D, Emmanuel Linot, Jean-François Szlapka et Isaac Partouche, cette société, qui compte 15 salariés à temps plein, et jusqu'à une bonne vingtaine de plus en période de pointe de son activité, a d'abord fait ses armes dans l'animation 3D.
Il y a quatre ans, estimant que les équipements du marché de la capture de mouvement étaient parfois limités, SolidAnim, société membre du pôle image Magelis qui regroupe les entreprises de l'image installées à Angoulême, a décidé de se lancer dans la R&D.

"Il faut bien reconnaître qu'en France, quand on veut innover, on est plutôt bien accompagnés. Pour nous, le dispositif du Crédit impôt recherche, s'est avéré décisif", explique Emmanuel Linot, directeur du studio d'Angoulême qui emploie l'essentiel des troupes de SolidAnim.

Décisif pour la mise au point d'une innovation qui révolutionne les tournages de films remplis d'effets spéciaux : SolidTrack.

Effets spéciaux : le révolution SolidTrack a bien eu lieu

Avant SolidTrack, les acteurs de ces films évoluaient dans un fond vert sur lequel sont ensuite incrustés le décor et les effets spéciaux.
Mais ça, c'était avant pour des réalisateurs mondialement connus comme James Cameron ou Robert Zemeckis pour lesquels cette technologie française change tout.
Les acteurs continuent, certes, de jouer leurs scènes sur un fond vert, mais le réalisateur, lui, grâce à un dispositif installé en 5 minutes seulement et via une petite caméra SolidTrack fixée sur leurs caméras, peut voir, en temps réel, sur son moniteur, la même scène enrichie, via la réalité augmentée, des effets spéciaux et décors avec un rendu proche de l'image finale qui sera livrée aux spectateurs.
Les superproductions hollywoodiennes Gods Of Egypt (Alex Proyas), Warcraft (Duncan Jones), SOS Fantômes (Paul Freig), Monster Calls (Juan Antonio Bayona), The Walk (Zemeckis) qui ont, ou vont, à l'image de Tim Burton avec son Alice au pays des merveilles 2 (Alice, de l'autre côté du miroir), livrer au public leurs films au public des salles obscures cette année 2016, ont toutes eu recours à SolidTrack.

"2016 est une année de très grande visibilité pour SolidTrack", commente Emmanuel Linot. "Nous avons travaillé sur tous ces films il y a deux ans, voire plus pour certains, leur sortie conjointe et la citation régulière de notre technologie par les réalisateurs lors des conférences de presse offre une vitrine très intéressante pour notre marque SolidTrack."

SolidAnim

A gauche, l'acteur joue sa scène sans décor, à droite, la vue de la même scène, avec les décors et effets spéciaux, visionnée, en temps réel, par le réalisateur grâce SolidTrack.

Le challenge de SolidAnim : la TV mais aussi la France

Très intéressante outre-Atlantique, où la société compte depuis 2015 un bureau commercial à Los Angeles, dont s'occupe Isaac Partouche... mais la France fait de la résistance.

"Pour le moment il nous est plus facile de parler à James Cameron qu'à Luc Besson", plaisante Emmanuel Linot, directeur du studio d'animation Angoulême dont l'activité va prochainement connaître une forte accélération en raison de sa participation, en capture de mouvement, au long métrage d'animation adapté d'un livre de Jack London, "Croc-Blanc."
"Plus sérieusement, le marché français représente un challenge pour nous. Nous voulons réussir à percer en France... même si le cinéma français est sans doute moins preneur d'effets spéciaux."

La France, c'est par la télévision que SolidAnim pourrait bien la séduire.

"Nous estimons que notre croissance ne peut seulement passer par le cinéma. La télévision est un marché encore plus porteur selon nous", explique Emmanuel Linot. "Nos compétences, tant dans l'animation, la motion capture, et la réalité augmentée version SolidTrack sont tout à fait adaptées à la réalisation d'émissions qui veulent enrichir les images qu'elles proposent. Nous sommes en discussion avec beaucoup de productions actuellement",, lâche le cofondateur de SolidAnim.

En attendant, sa  société ne cesse d'innover techniquement pour améliorer en permanence les techniques de numérisation, de visualisation et de capture des mouvements pour séduire toujours plus de clients et adapter ses outils à tous les types de budgets de tournages. Le prix, outre-Atlantique, n'est pas vraiment un souci pour le réalisateur James Cameron, qui a été un des premiers géants d'Hollywood à acquérir les technologies de SolidAnim en vue de tourner les prochains "Avatar".

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