Santé : le groupe bordelais Acteon a, de nouveau, les dents longues

Marie-Laure Pochon, directrice générale du groupe girondin Acteon (siège à Mérignac) spécialisé dans les équipements et produits de santé dentaire et l’imagerie médicale, a profité du Petit Déjeuner interactif de La Tribune - Crédit agricole d’Aquitaine, animé par Jean-Philippe Déjean, pour exposer une stratégie de conquête très offensive, notamment en direction des USA.
A la direction d'Acteon depuis octobre 2014, Marie-Laure Pochon entend doubler, d'ici à 2019, le chiffre d'affaires de cette ETI girondine spécialisée dans les dispositifs médicaux high tech pour dentistes et chirurgiens.

Né en 1991 de la fusion de deux anciennes entités du groupe Sanofi (Satelec et Pierre Rolland), le groupe bordelais Acteon n'avait connu, depuis ses débuts sous la houlette de Gilles Pierson, que des croissances annuelles à deux chiffres.
Les difficultés liées à son changement de statut - la société est passée de PME à entreprise de taille intermédiaire au rayonnement mondial - expliquent en grande partie une stagnation, entre 2012 et 2015, de son activité.
L'entrée au capital, durant l'été 2014, du fonds américain Bridgepoint avait pour but de remettre Acteon sur le chemin de la croissance.
Une stratégie qui se renforce encore avec une nouvelle recapitalisation et un nouveau LBO signé le 22 mars dernier.
Arrivée en octobre 2014 à Mérignac, siège social d'Acteon, pour piloter cette relance, Marie-Laure Pochon, qui a passé plus de 17 ans à travailler pour de grands groupes de santé aux USA et en Europe, a profité du Petit Déjeuner interactif de La Tribune (en partenariat avec le Crédit agricole d'Aquitaine, au Mercure Cité mondiale à Bordeaux) pour exposer la stratégie économique du groupe.

Après le PSE, la reconquête

Une stratégie de conquête qui redémarre après un plan de sauvegarde de l'emploi lié à une réorganisation complète du groupe qui compte cinq centres de production, dont deux à Mérignac (site industriel pharma et site industriel équipement), un en Allemagne (Tuttlingen), deux centres de R&D à La Ciotat et Milan en Italie et au total 17 sociétés réparties dans le monde et désormais toutes sous pavillon unique Acteon.

"Cette réorganisation, qui visait à mettre en place un process commun s'appliquant à tout le groupe, et le PSE se sont bien déroulés. Ils étaient nécessaires et, même si, de manière évidente, les emplois ne sont plus les mêmes, nous avons recruté massivement ces derniers mois, et malgré les départs, nous sommes désormais plus nombreux qu'à mon arrivée", assure Marie-Laure Pochon.

Les chiffres lui donnent raison puisque le groupe girondin comptait 370 salariés en France (780 au total) à son arrivée. Il en compte désormais 374 alors que 40 départs ont été enregistrés dans l'Hexagone à l'issue de ce PSE.

"En nous appuyant sur les bases du travail mené depuis la création d'Acteon et qui en fait le numéro 2 mondial des ultrasons de puissance pour les traitements dentaires et la chirurgie de haute précision et un acteur majeur de l'imagerie médicale numérisée, nous sommes désormais en mesure, grâce à la récente recapitalisation, d'être ambitieux pour l'avenir", précise la DG.

Vers 300 M€ de CA, de la croissance externe et toujours plus d'USA

Il s'agit désormais de confirmer, voire d'accélérer la croissance de l'activité du groupe entamée en 2015 avec 138 M€ (+16 % vs 2014). Le cap est mis, dès cette année, sur 177 M€ de chiffre d'affaires 2016. "Nous visons 300 M€ à l'horizon 2019, en accélérant notre stratégie de conquête à l'export, où nous réalisons déjà 85 % de notre CA."
Acteon exporte dans 120 pays, compte 13 filiales et des salariés dans 26 pays.

"Notre marché cible prioritaire c'est les USA, où nous réalisons 30 % du CA actuel et où nous avons deux implantations, à Minneapolis pour l'activité médicale et à Philadelphie pour l'activité dentaire. Nous entendons, très vite, devenir un grand acteur sur ce marché."

Au moment d'annoncer le PSE, Acteon n'avait pas caché son intention de booster sa présence sur le marché US. Alors qu'il réduisait la voilure partout ou presque, le groupe annonçait la création de dix postes de commerciaux aux USA...
Le développement d'Acteon passera aussi par des opérations de croissance externe. Le groupe girondin étudie actuellement plusieurs dossiers de reprise de sociétés de son secteur.

"Depuis la recapitalisation du groupe nous disposons des moyens de réaliser des acquisitions importantes. Nous avons de nombreux dossiers sur notre bureau. Nous venons tout juste, après plusieurs mois d'analyses, de rejeter un dossier qui était très avancé, mais nous finaliserons des acquisitions, c'est certain, dans les mois à venir."

Trium, nouveau challenge commercial

Si les USA figurent au deuxième rang des priorités stratégiques d'Acteon, le premier axe mis en avant par Marie-Laure Pochon c'est la R&D.

"Nous consacrons environ 6 % de notre CA en recherche et développement. Mérignac pour les ultra-sons et les sites de La Ciotat/Milan, pour la partie imagerie, digitalisation sont des sites capitaux pour notre réussite. Près de 40 personnes en interne, et une trentaine via des sous-traitants, travaillent à notre R&D. Nous nous devons d'apporter toujours plus de modernité, d'innovations à notre gamme de produits."

Une gamme qui s'appuie sur 372 brevets actifs, et qui s'enrichit en permanence. Il y a quelques mois, avec X-Mind Trium, un outil d'imagerie 3D à haute résolution d'image à 360°, le groupe s'est lancé dans un challenge inédit pour lui.

"Nous n'avons jamais vendu d'équipement de ce type. Nos appareils n'excédaient pas les 20.000 euros unité, là, avec X-Mind Trium, nous entrons dans une nouvelle catégorie de machine. Cette innovation sera vendue, prix public, aux alentours de 100.000 euros. En 2015 nous en avons vendu 86, nous visons 500 ventes cette année", précise la DG d'Acteon.

Des chiffres qui devraient évoluer encore par la suite quand l'autorisation de mise sur le marché, jusque-là uniquement européenne, sera validée par les USA et le Japon, autre marché export important du groupe girondin.

"Notre R&D travaille actuellement sur une nouvelle génération de machines à ultrasons, technologie pour laquelle nous sommes mondialement connus et qui est développée à Mérignac. En mars 2017, nous mettrons sur le marché une nouvelle génération d'outils ultra précis qui vont révolutionner la chirurgie dentaire, notamment, mais pas seulement", promet Marie-Laure Pochon.

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Commentaire 1
à écrit le 28/04/2016 à 12:41
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