Avec Jamshake, la musique collaborative n'a plus de frontières

Thomas Bouhier, président de Jamshake, a l’ambitieux projet de briser les frontières techniques et géographiques de la musique. Soutenu par Matthieu Chedid, le fondateur de la plateforme entend bousculer les codes de la musique et franchir le pas de l’universalité. Le tout, en accélérant la cadence…
Thomas Bouhier Rémi Sico, fondateurs de Jamshake

Certains diraient qu'il s'agit du "Google Docs de la musique", d'autres que grâce à cette plateforme la musique n'a plus de frontières.... Et si Thomas Bouhier et Rémi Sico, les deux fondateurs, venaient de révolutionner le marché de la musique collaborative ? En tout cas, tout est parti pour. Récemment lauréat du prix du jury décerné par le Forum d'Avignon qui se tenait cette année à Bordeaux, mais également du concours Best Buisness Model, du label Pépite attribué par le ministère en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et sélectionné pour le Google Launch Pad Bordeaux en compagnie de mentors de Google pendant une semaine, Jamshake aurait trouvé l'accord parfait. Le concept ? Une plateforme, pour l'instant disponible gratuitement en version bêta, qui consiste à créer, de manière collaborative, de la musique à distance.

"La création musicale était encore à l'âge de pierre"

"Rémi et moi sommes deux amis d'enfance musiciens, explique Thomas Bouhier. Nous avons lancé notre groupe de musique au lycée et, comme la plupart des groupes, il s'est éteint lentement à cause des allées et venues de chacun pour étudier. Quand on s'est retrouvés des années plus tard, on a évoqué les problématiques quotidiennes des musiciens et on s'est rendu compte que la création musicale était encore à l'âge de pierre."

Fort de constater que l'ère collaborative n'hébergeait aucun projet en lien avec la musique, l'aventure s'est ensuite déployée crescendo. La startup s'est crée en 2014, la première version a été mise en ligne en mai 2015 (en version bêta c'est-à-dire en phase de test continue). Plus qu'une plateforme sociale (création d'un book, fil d'actualité, interaction entre les utilisateurs...) la plateforme repose sur un modèle de création collaborative. Les musiciens s'inscrivent et débutent par une phase de création où ils répondent à des critères informatifs : instruments, styles, maquettes... puis ils peuvent se fédérer à des projets déjà existants ou prendre la décision d'en créer un nouveau.

"L'idée est de fédérer les musiciens sur des projets en ligne. Une fois la phase de création établie, les musiciens peuvent créer un nouveau projet musical et inviter d'autres utilisateurs à composer sur ce projet à distance. Un rappeur peut ainsi râper sur une composition classique, un guitariste s'accorder à un son électro... Bref, la musique n'a plus de frontières et c'est le cœur du projet."

Jamshake

Aujourd'hui Jamshake compte 1.700 utilisateurs d'horizons différents (90 % de Français et 10 % d'étrangers) nommés les Jammers. Parmi eux, Matthieu Chedid, partisan de la plateforme, a crée son projet sur lequel les Jammers peuvent participer.

"Un trompettiste débutant de 15 ans peut typiquement collaborer avec M, un dimanche aprèm en pyjama de son lit. Et c'est exactement ce que l'on recherche, démocratiser la musique, son circuit et rendre accessible quelqu'un comme M qui ne l'est pas."

Le tout permettant au fan du chanteur M d'interagir avec lui en musique.

Une levée de fonds de 1 M€

Pour accélérer sa cadence, la plateforme prépare une levée de fonds de 1 M€ avant la fin de l'été. Depuis sa création, seule une levée de fonds d'amorçage de 200.000 € reçue en octobre 2014 a permis à l'équipe de financer son produit et de se pencher sur les incertitudes techniques qui "dénotaient".

"Aujourd'hui nous n'avons plus aucun doute sur notre produit technique, assure Thomas Bouhier. Notre levée de fonds nous permettra de recruter, de sortir de la version bêta, de développer de nouvelles fonctionnalités mais surtout de mettre en ligne notre modèle économique."

Suite à la levée de fonds, Jamshake compte en effet recruter une dizaine de personnes sur des postes de développeurs, de marketers, de webdesigners ainsi qu'un avocat en charge d'encadré le modèle économique. Ce dernier risque d'évoluer, en accord avec les investisseurs, et de devenir la market place des musiciens. Le but ? Rémunérer les prestations de certains artistes pour intégrer des projets, tout en conservant l'inscription et la publication d'œuvres gratuite. L'équipe prendrait alors une commission sur ces transactions pour se rémunérer. Quant aux fonctionnalités envisagées, la plateforme pourrait désormais offrir la possibilité de privatiser certains projets, d'intégrer des paroliers ou encore d'inclure un séquenceur en ligne instantanée. Seul petit bémol... Pour le moment, il est impossible d'enregistrer des sons en instantané. Une fonctionnalité que l'équipe souhaiterait mettre en œuvre immédiatement après avoir bouclé sa levée de fonds.

"Aujourd'hui les Jammers doivent enregistrer leurs créations par leurs propres moyens, l'objectif sera de leur permettre d'enregistrer en temps réel. On est des musiciens frustrés par les frontières technologiques, culturelles et géographiques de la musique. Avec Jamshake, on souhaite que les musiciens aillent directement au plaisir de jouer."

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