Pétrole : en France, le producteur Vermilion reste rentable !

L’excédent de production de 2 millions de barils/jour, qui contribue à l’effondrement des cours du baril, divisés par 4 depuis l’été 2014, provoque une succession de mauvaises nouvelles dans le monde de l’exploitation pétrolière et chez ses sous-traitants. C’est la panique partout ou presque, car le Canadien Vermilion, premier producteur de pétrole brut en France, très présent dans les Landes, garde son calme. Explications.
Pompe de production Vermilion sur le lac de Parentis dans les Landes

BP vient d'annoncer 4.000 suppressions d'emploi dans l'exploration - production. Le Brésilien Petrobas réduit ses investissements de 25 %. Les sous-traitants du secteur ne sont pas à la fête, le Français Vallourec supprime 2.000 emplois, Technip 6.000.
La chute du cours du baril de brut, qui plafonne aux alentours de 33 $ actuellement (Cours du pétrole Brent, brut qui sert de référence mondiale), soit une division par quatre depuis l'été 2014, fait, sans surprise, de gros dégâts dans les secteurs pétroliers et parapétroliers.
En France, Total résiste encore, grâce, notamment, à une politique de réduction drastique des frais d'exploration (de 28 à 18 Md€/an) prise dès l'an dernier.
En France toujours, le plus hexagonal des producteurs de pétrole, le Canadien Vermilion Energy, actuellement premier producteur de brut en France, très présent en Aquitaine (il compte 100 salariés à Parentis, dans les Landes, sur les 190 que compte le groupe en France) évite, lui aussi, les dégâts sociaux.

"Dès la première baisse significative des cours, en 2014, nous avons mis place un plan d'économie, de réduction des coûts pour lequel notre direction monde a souhaité impliquer tous les salariés", explique Jean-Pascal Simard, directeur des relations publiques et affaires gouvernementales Vermilion France.

-30 M€ d'investissements entre 2015 et 2016

Un plan d'économies qui a permis à Vermilion de réaliser 80 M$ canadiens d'économies en 2015, "dont 20 M€  en France", assure Jean-Pascal Simard. "Au-delà du gel des embauches décidé début 2015, nous avons renégocié tous les contrats avec nos fournisseurs, il faut savoir que notre activité génère 400 emplois par an chez nos sous-traitants. Et nous avons aussi gelé certains investissements."

En clair, si la France reste une des priorités de Vermilion, la réduction de voilure en matière d'investissement est très nette. De 100 M€/an en 2014, l'investissement annuel est passé à 70 M€ en 2015. Il sera de 40 M€ en 2016.

"Nous reportons des campagnes de forages. En Aquitaine, alors que tous les ans nous budgétisons des investissements pour l'optimisation de la production sur nos forages, nous mettons un coup d'arrêt cette année même si la France reste notre priorité puisque nous y consacrons 25 % de notre enveloppe mondiale d'investissements !", explique le directeur des relations publiques de Vermilion France.

"Nous restons rentables à 35 $ le baril !"

"Nous avons fait, très tôt, le pari d'un baril de pétrole à la baisse pour plusieurs années. Ce scénario n'est pas idéal, mais nous avons bâti notre modèle sur ce contexte. Nous sommes prêts à faire face à des cours durablement bas. Aujourd'hui, cette souplesse qui n'est possible que parce que nous sommes un petit acteur, s'avère payante", assure Jean-Pascal Simard. "Nous réussissons à maintenir nos effectifs, et surtout, nous arrivons à rester rentables avec un baril à 35 $ !"

La force de Vermilion remonte à son positionnement originel en France : Vermilion a repris des forages matures, qui n'intéressaient plus les acteurs majeurs du pétrole que sont Total ou Esso. Faibles investissements de départ, moyens uniquement consacrés à l'optimisation des forages, en France, Vermilion s'est spécialisée dans l'exploitation de puits anciens, via une technique qui lui permet de prolonger leur vie. Cette technique lui permet d'extraire 12.600 barils par jour du sous-sol français.

Des actifs diversifiés

Les cours actuels ne provoquent donc aucune panique chez Vermilion.

"Nous avons connu d'autres crises avec des cours plus bas encore. Notre engagement premier c'est : ne pas paniquer et garder le cap stratégique. Et puis en Amérique du Nord, au Pays-Bas, nous sommes très bien positionnés sur des marchés comme celui du gaz par exemple. Nos actifs sont assez diversifiés pour passer la tempête pétrolière que nous traversons. Les prix vont naturellement remonter quand l'économie elle-même, celle des pays dits émergents, remontera. Dès que le décalage énorme entre offre et demande sera moins flagrant."

En attendant cette remontée inéluctable, du côté de Parentis, dans les Landes, où Vermilion REP SAS a installé son siège national, on se veut rassurant quant au maintien des engagements en matière de valorisation des territoires, de revalorisation des chaleurs extraites des forages, comme c'est le cas avec Tom d'Aqui et ses tomates sous serres chauffées par la chaleur liée à l'extraction de pétrole des forages de Parentis-en-Born.

Jean-Pascal Simard


Jean-Pascal Simard

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