Cloud : avantages et limites passés au crible de l’expérience

"Le cloud, enjeux et opportunités", thème de la Matinale de La Tribune - Objectif Aquitaine organisée en partenariat avec CIS Valley (Bruges - 33), a été l’occasion pour acteurs et clients du cloud computing d’évoquer les avantages, mais aussi les limites du cloud.
Le cloud à l'épreuve du quotidien des entreprises clientes au cœur de la matinale La Tribune - Objectif Aquitaine - CIS Valley avec Jean-Christophe Gabillard (Cultura), Mathieu Le Treut (CIS Valley), Stéphane Laurent (Emaging)

L'accès, en libre service et immédiat, à la puissance informatique est un des atouts du cloud qui a fait l'unanimité du côté des intervenants de la Matinale de La Tribune - Objectif Aquitaine, qui avait lieu ce matin à l'hôtel Mercure Cité mondiale de Bordeaux. Ses intervenants : Mathieu Le Treut, directeur commercial de CIS Valley, entreprise de services du numérique (ESN) spécialisée dans le cloud (33 M€ de CA, 128 collaborateurs) basée à Bruges près de Bordeaux, Jean-Christophe Gabillard, directeur des systèmes d'informations du vendeur de produits culturels Cultura (3.000 collaborateurs, 65 magasins) et Stéphane Laurent, DG d'Emaging, jeune société spécialisée dans les solutions de télémédecine, télémédecine nucléaire et téléradiologie, sont également d'accord sur le fait que le cloud offre, aux entreprises qui le choisissent, des atouts en matière de coûts et de disponibilité de leurs données.

Des économies dans le cloud ?

"Il apparaît clairement que sans le cloud, dans lequel nous plaçons la totalité de nos infos, nous n'aurions pas été en capacité de financer le haut niveau de sécurité et le haut niveau technique et informatique que nous amène cette technologie, explique Stéphane Laurent. Dans notre métier, les normes de sécurité concernant les informations générées par les 200 médecins qui ont recours à nos services sont très élevées, seul le recours à un spécialiste du cloud peut nous permettre d'être constamment au niveau exigé !" ajoute-t-il.

"L'hébergement de données, les infrastructures lourdes et redondées qu'il nécessite, ce n'est clairement pas notre métier. D'ailleurs, Cultura a fait le choix du cloud il y a déjà cinq ans, pour pouvoir concentrer ses forces, ses compétences internes et ses moyens financiers sur notre cœur de métier, la vente de produits et services culturels" souligne de son côté Jean-Christophe Gabillard.

Le cloud offre aux entreprises "la possibilité de mieux gérer leur métier en se déchargeant de la gestion de l'informatique" souligne Mathieu Le Treut.

Le "nuage" en  haut... niveau de service

Un choix stratégique donc, doublé généralement d'un choix économique.

"Pour nous, Cultura, l'économie est évidente. Nous sommes dans une activité qui connaît une forte hausse en fin d'année. Nous avons la possibilité de faire monter en puissance notre capacité informatique uniquement pendant cette période via le cloud. Si nous gérions l'hébergement en interne, cet investissement serait beaucoup plus important et entrainerait un sur-dimensionnement de nos équipements le reste de l'année !"

Solution économique, le cloud est-il au niveau des attentes sur le plan de la sécurité ?

"Oui, clairement, affirme Mathieu Le Treut de CIS Valley, nous disposons de deux data center, en vérité quatre puisque nous dupliquons chacun des équipements par mesure de sécurité. Sur 365 jours, le data center de Castres s'est arrêté 5 minutes au total... sans aucun perte de données."

"Ce niveau de disponibilité et de sécurité est impossible à atteindre en internalisant l'hébergement des données," assure Stéphane Laurent.

"Externaliser l'info oui, supprimer les compétences informatiques en interne, non !"

Question sécurité, Jean-Christophe Gabillard tempère un peu :

"On ne peut garantir la sûreté de l'information en termes de confidentialité, mais sur le plan de l'intégrité des données, c'est indéniablement un atout majeur du cloud. Pour autant, nous, Cultura, faisons régulièrement auditer nos prestataires cloud sur le plan de la sécurité, nous gardons, en interne, l'information ultra sensible et nous faisons également faire des sauvegardes régulières que nous plaçons chez un autre prestataire. Nous devons nous assurer que le tiers, auquel nous confions nos informations, est un vrai partenaire. Pour cela, nous devons garder, en interne, les compétences informatiques qui nous permettent d'échanger, d'égal à égal en termes de connaissances techniques, avec les ingénieurs de nos prestataires. Externaliser sur le cloud ne veut pas, et ne doit pas dire, supprimer son service informatique !"

Un avis partagé par Mathieu Le Treut :

"Il est important que le client soit en mesure de comprendre ce qui est fait et proposé par les partenaires que nous sommes. Il est important, c'est vrai, qu'en interne, l'entreprise garde de l'expertise en matière de services informatiques."

"Le cloud souverain ? Un énorme gâchis !"

Interrogés par Mikaël Lozano, rédacteur en chef de La Tribune - Objectif Aquitaine, sur l'expérience, lancée en 2009, et avortée depuis, d'un cloud souverain à la française, les trois intervenants ont rappelé que les deux entités nées de cette tentative "ne réalisent pas à elles deux le chiffre d'affaires annuel de CIS Valley !" et ils estiment que l'argent public investit dans l'expérience, à savoir 150 M€, n'a rien fait de plus que faire naître une concurrence déloyale par rapport aux acteurs totalement privés du marché.

"Je reste persuadé que dans le domaine du cloud, comme dans bien d'autres domaines d'ailleurs, les initiatives privées vont supplanter les projets publics. Ce n'est pas par hasard que les premiers acteurs du cloud sont américains et privés !" estime Stéphane Laurent.

Reste que le cloud tarde encore un peu à percer dans les habitudes "informatiques" des PME françaises.

"Il faut reconnaître que le cloud c'est, au-delà d'une révolution numérique, technologique, aussi une révolution en matière de ressources humaines, en organisation du travail" analysent les représentants de Cultura et d'Emaging.
"Il faut comprendre aussi les hésitations et lenteurs même des entreprises à travers cette approche et ses retombées qui ne concernent pas que les DSI !", assurent-ils.

"Et puis, comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'informatique, la France est souvent attentiste par rapport aux USA, et préfère voir venir avant d'investir. Le fait est que les choses évoluent très positivement", explique Mathieu Le Treut.

C'est vrai si l'on en croit la dernière étude Pierre Audoin Consulting, fin 2013, 29 % des PME françaises avaient recours au cloud. Elles étaient 55 % en décembre 2014 et dans les trois prochaines années, ce ratio devrait s'élever à 70 %.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.