Comment le Golf du Médoc est devenu le “meilleur de France”

Propriété des hommes d’affaires Jérôme Seydoux (Pathé) et Gérard Pélisson (cofondateur d’Accor), le Golf du Médoc n’est pas seulement le parcours (Les Châteaux) désigné “le meilleur de France”, en octobre 2014, par un jury international. La livraison, demain, du dernier chantier de rénovation et de réaménagement du club-house clôturera un programme d’investissements qui met l'ensemble du Golf club resort au niveau du statut de son parcours "champion de de France".
L'excellence sportive reconnue de ses parcours, notamment celui des Châteaux, est désormais accompagnée d'une remise à niveau totale de l'ensemble du Golf resort. Depuis 2007, près de 15 M€ ont été investis pour cela par les propriétaires Seydoux et Pélisson
L'excellence sportive reconnue de ses parcours, notamment celui des Châteaux, est désormais accompagnée d'une remise à niveau totale de l'ensemble du Golf resort. Depuis 2007, près de 15 M€ ont été investis pour cela par les propriétaires Seydoux et Pélisson (Crédits : D.R)

"Et le meilleur golf français est...". Quand, en octobre dernier, à l'issue de la première cérémonie des World Golf Awards, le jury international a désigné le parcours des Châteaux du Golf du Médoc, situé tout près de Bordeaux (commune du Pian-Médoc), comme lauréat de cette catégorie, il a récompensé un long travail entamé le 1er avril 1989 par les hommes d'affaires Jérôme Seydoux et Gérard Pélisson.

Un chemin emprunté dès la création du premier parcours (Les Châteaux, Par 71 de 6.576 m) quand les deux hommes se sont offerts les services du plus grand architecte américain de parcours de golf : Bill Corre. Deux ans plus tard, l'équipe de l'architecte remettait cela pour un deuxième parcours, celui des Vignes (6.220 m, Par 71).

"L'ancien modèle, uniquement sportif, n'était pas viable"

Sélectifs, reconnus des meilleurs, les parcours n'ont cependant pas permis, dans un premier temps, au Golf du Médoc de décoller économiquement et de résister à la vague du golf touristique qui a été accompagnée du développement de "chaînes" de parcours jouant la carte des prix réduits, comme la chaîne de la marque Blue Green (20 parcours en France) par exemple.

"Notre modèle reposant uniquement sur l'excellence sportive et des joueurs membres qui font vivre le club n'était pas viable, explique Vincent Paris, directeur du golf. Aujourd'hui, sans un hôtel 4 ou 5 étoiles, un restaurant de très bon niveau, un spa très qualitatif et des activités de loisirs complémentaires, on ne peut attirer les golfeurs du monde entier."

Pour le directeur du golf, le choix était simple :

"Soit on était modeste, on jouait la carte du golf local, sans velléité de développement commercial, et on se séparait d'un des deux parcours qui ont fait la renommée du lieu... soit on jouait à fond la carte ambitieuse du golf club resort..."

Golf du Médoc

Stratégie offensive de golf, hôtel, spa, training center high tech, club-house moderne...

Le goût du challenge sportif du directeur et celui de la conquête des deux propriétaires expliquent la stratégie économique choisie. Elle fut offensive et rapide. Les trois hommes ont décidé de ne pas faire reposer l'attractivité du golf sur ces deux parcours seulement.
En mai 2007, un hôtel 4 étoiles M Gallery (Groupe Accor) de 79 chambres et suites, doté d'un spa de grand standing, a vu le jour à côté du club-house. Il a nécessité 11 M€ d'investissement. En 2013, c'est un "training Center", un centre d'entraînement quasi unique en France, qui est sorti de terre. Pour l'occasion, l'architecte américain des parcours a repris le chemin du Pian-Médoc.

"Il a dessiné un lieu unique, un centre d'entraînement baptisé Bernard Pascassio, qui s'intègre dans un cadre de green d'entraînement, de sites dédiés à l'entraînement à la sortie de bunker..."

Et surtout d'un équipement ultra moderne de caméras HD et d'un système Flyscope permettant d'analyser et de corriger les gestes techniques, de travailler la puissance et la précision des swings... Ce training center, qui a nécessité un investissement de 800.000 euros (somme qui est identique à celle nécessaire chaque année pour l'entretien du golf) s'est avéré rentable dès la première année.

"Il correspond à l'ADN sportif du Golf du Médoc, c'est devenu un outil indispensable dans notre stratégie commerciale" reconnaît Vincent Paris.

Aujourd'hui, le golf qui emploie 27 salariés, dont 15 jardiniers, compte 600 membres, et 20.000 golfeurs extérieurs (green fees), réalise 2,5 M€ de chiffre d'affaires (hors hôtel et restaurants) et poursuit encore sa montée en gamme avec des standards internationaux.

Un chantier à 2 M€ prévu pour les deux 18 trous

Cet hiver, il a attaqué un nouveau chantier, la remise à niveau de son club-house.

"Nous l'avons voulu au standard du reste du golf. Moderne, voire innovant, avec une boutique, Pro shop, ultra connectée, qui reprend, en décoration, accessibilité, éclairage et agencement, tous les codes du commerce d'articles sportifs de grande qualité, voire de luxe. Nous avons créé un restaurant et un bar qui sont ouverts sur les parcours avec une vue imprenable sur les principaux trous. Nous avons rénové les cuisines et tous les services liés à la pratique du golf, à l'image des vestiaires. Les prestations ont monté d'un cran et créé l'harmonie avec le reste des prestations offerte par le Golf club resort."

Des nouvelles prestations et une qualité d'accueil rehaussées qui ont mobilisé une enveloppe financière de 1,2 M€.

"C'est un formidable pari que nous faisons cette fois encore. Nous sommes certains que l'attractivité de ce golf en sera renforcée car nous avons relevé le défi de plus de qualité et de services sans pour autant jouer la carte de l'ultra luxe et de prestations qui sont trop pesantes, voire intimidantes pour une certaine clientèle sportive du golf."

Une clientèle sportive qui reste au centre des préoccupations de la direction puisque les deux parcours 18 trous (qui accueilleront du 9 au 12 avril le "Grand Prix Schweppes PGA" rassemblant 10 des 12 meilleurs joueurs professionnels français), vont eux aussi faire l'objet d'un investissement lourd.

"Nous allons lancer un audit de notre système d'arrosage. Nous allons le faire évoluer vers plus de technologie, de précision pour, à la fois conserver la qualité qui fait sa force, et favoriser la maîtrise de la consommation d'eau. Ce chantier, potentiellement, représentera un nouvel investissement de 2 M€ dans les deux ans qui viennent."

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