Le Sojami ne veut priver personne de dessert…végétal

Installé à l’Agropole d’Agen, le champion français du dessert à base de lait de soja fermenté, Le Sojami, attaque le plat de résistance de son développement par l’export. Son créateur et dirigeant explique la stratégie de développement de sa PME.
Le site agenais du Sojami est capable de tripler la production d'aliments à base de soja, mais c'est au travers d'ouvertures de sites dans le cadre de coentreprises, que Le Sojami entend développer sa présence à l'export.

C'est en 1994 dans un laboratoire universitaire bordelais et grâce à la plateforme "Agir" (Agroalimentaire innovation recherche), située à Pessac, que le chercheur en biologie Jean-James Garreau a mis au point une préparation fromagère à base de lait de soja. A l'époque, il était question pour lui "d'explorer toutes les pistes alimentaires qui nous permettent de consommer moins de protéines animales sans déséquilibrer notre alimentation". Au bout de son travail de recherche, la trouvaille bordelaise débouche sur une création d'entreprise, Le Sojami, à Agen.

L'industrialisation grâce à l'Agropole d'Agen

"L'Agropole d'Agen, mais c'est aussi le cas du Conseil général de Lot-et-Garonne et de la Région Aquitaine, a parfaitement joué son rôle, qui consiste à identifier et soutenir les projets innovants en matière d'agroalimentaire", souligne Jean-James Garreau. "L'Agropole a tout de suite voulu de mon idée, ce qui n'est jamais évident s'agissant d'un produit alimentaire novateur."
La technopole agroalimentaire a eu le nez creux car, désormais, le biologiste est à la tête d'une PME de 15 salariés, qui en 2013 a réalisé 1,1 M€ de CA annuel, puis 1,75 M€ en 2014 et dépassera les 2 M€ en 2015. "Nous sommes arrivés tôt, peut-être trop sans doute, sur le marché avec nos produits riches en protéines non animales. La demande était marginale à l'époque, mais ces dernières années, les choses ont évolué très positivement", souligne Jean-James Garreau.
Sous la marque "Sojami", la société produit des pâtes à tartiner de type fromagères ou de type tofu, des sauces et surtout des desserts comme le riz au lait, les glaces au soja... Sous la marque "Sojabio", la PME a également introduit ses produits dans la grande distribution.
"Il nous a fallu trois ans pour passer d'une distribution 100 % points de ventes bios, car nos produits sont bios, à la grande distribution. Mais désormais les magasins spécialisés en bio représentent 69 % de notre activité ; la GD pèse déjà à hauteur de 20 % de notre chiffre d'affaires. La montée en puissance de la demande de la grande distribution explique en partie notre développement", analyse le dirigeant.

Pour l'export, le créateur dit : J - V

En partie seulement car l'export tire aussi l'activité et, depuis un an, fait partie des objectifs du fondateur de la société.
"Pour le moment et depuis un an seulement nous sommes présents en Allemagne, pour un distributeur de fromages qui avait de la demande pour des produits à base de lait de soja mais pas d'offre jusque-là. Nous sommes aussi en Italie mais c'est différent car nous le faisons via une production en marque de distributeur." Résultat, aujourd'hui, la société réalise 11 % de son chiffre d'affaires hors de France.
Si elle est dotée, à Agen, d'un outil de production qui lui permet, en cas de besoin, de tripler sa production, la société compte réserver cette montée en puissance au développement du marché français. Car Le Sojami veut appuyer ses conquêtes à l'export, et notamment au grand export, sur une stratégie de créations de coentreprises et donc de transfert de technologie. "L'ouverture des marchés du grand export et des marchés où la demande en protéines alternatives commence à véritablement émerger, passe, à mon sens, par la création de coentreprises dont nous détiendrons 50 % des parts. Je souhaite développer, après une première période de test commercial de six mois pour nos produits sur le marché nord-américain, c'est ce que nous allons sans doute faire au Québec où une technopole nous fait les yeux doux pour ouvrir un site de production à taille humaine, comme c'est le cas à Agen." Un site qui doit idéalement lui ouvrir tous les marchés nord-américains. "Nous procèderons de la même manière en Asie, en Inde, voire pourquoi pas en Afrique le cas échéant", souligne Jean-James Garreau.

La concurrence attendue...  voire espérée !

En attendant, Le Sojami, qui aujourd'hui n'a pas de concurrent direct dans le monde, sait qu'avec le développement de ses ventes et la visibilité apportée par son arrivée sur de nouveaux marchés à l'export, les acteurs du secteur agroalimentaire ne vont pas tarder à vouloir profiter de son marché de niche.
"Ce sera une bonne chose car cela renforcera la notoriété de la proposition alimentaire des protéines végétales bios auprès des consommateurs. Nous n'avons pas peur de voir arriver d'autres acteurs car notre force c'est notre ancienneté. Notre process ne repose pas essentiellement sur le secret d'un brevet dont on sait qu'en alimentaire, il ne pèse généralement pas lourd face à la concurrence. Non, ce qui fait notre force à ce jour, c'est les vingt ans d'études, de mises au point qui nous ont permis d'obtenir les produits qui sont les nôtres aujourd'hui et qui plaisent au consommateurs".

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