MetalTemple : course contre la montre avant liquidation ?

Fin janvier, le tribunal de commerce de Chambéry s‘était prononcé pour la poursuite, pour un mois supplémentaire, de la période d’observation et donc de l’activité du site MetalTemple de Fumel (47). Lundi dernier, ce même tribunal a évoqué une possible liquidation... après avoir donné une semaine de plus aux éventuels repreneurs... qui manquent de fonds propres.
Si le plan de reprise de l'activité n'évolue pas d'ici lundi prochain, l'activité de MetalTemple sera condamnée

Créée en 1847, l'usine métallurgique de Fumel a mobilisé jusqu'à 5.500 emplois (directs et indirects). Mais depuis quelques décennies, et après deux dépôts de bilan en 2003 et en 2009 et une mise cessation de paiement en 2013, ce passé est révolu et aujourd'hui, le bassin d'emploi du Fumelois, autrefois tiré par l'activité de l'usine métallurgique, souffre d'un taux de chômage de 18 %. Désormais, c'est pour sauver une partie (on parle d'un espoir de reprise de 26 salariés) des 136 emplois actuels de MetalTemple que les salariés et les syndicats interpellent le préfet de région et le président du Conseil régional, à quelques jours (le tribunal de commerce se prononcera lundi prochain) d'une redoutée liquidation.

Par la voix de son secrétaire régional, Philippe Mediavilla, la CGT Aquitaine estime que "la liquidation pressentie participe de l'abandon ressenti par les salariés et les populations dans de nombreux territoires de la région".
La CGT estime "qu'il y a un avenir pour la métallurgie au regard des nombreux besoins insatisfaits en Aquitaine, en France et en Europe. Nous avons les savoir-faire et les outils..."

Un plan de reprise coulé par le manque de fonds ?

C'est ce que semblent croire les seuls candidats à la reprise, Alain Royer et Francis Pozas, dont le plan manque cruellement de fonds propres selon le tribunal de commerce. Là où ils avancent 200.000 €, le procureur estime qu'il leur faudrait 400.000 €.
Les représentants des salariés demandent au Conseil régional, qui a promis 400.000 € si les repreneurs alignent la même somme, de prêter cette somme et de débloquer en plus les 200.000 € qui manquent aux repreneurs.

Dans le même temps, la CGT Aquitaine rappelait ce matin qu'"il s'agit de choix politiques avant tout. Les actionnaires se préoccupent-ils de l'avenir des territoires et des emplois ? Les dirigeants des groupes de la métallurgie ont-ils le moindre souci, la moindre contrainte vis-à-vis des aides publiques qu'ils ont touchées et touchent encore ?" et de poursuivre que "les pouvoirs publics doivent rappeler aux dirigeants des groupes de la métallurgie qu'ils ont une responsabilité et qu'ils sont redevables vis-à-vis des salariés, des populations et des territoires".

En attendant, si le financement du plan de reprise Pozas-Royer n'évolue pas d'ici à lundi 23, la liquidation de l'usine MetalTemple, plombée par 20 M€ de dettes, sera prononcée.

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