"Nous avons besoin d'interfaces, de go between entre les entreprises et les marchés publics, c'est pourquoi nous mettons en place un maillage du territoire avec des « ambassadeurs » de la médiation, expliquait Jean-Lou Blachier, médiateur national des marchés publics, lors de son déplacement à Bordeaux. Nous devons, grâce à ces ambassadeurs issus des chambres consulaires, des syndicats professionnels, améliorer la connaissance, dans les PME, des acteurs de l'achat public."

Comment aider les entreprises de taille moyenne, ou les ETI, à aller tenter de récupérer une partie des 200 Md€ annuels de la commande publique française ? C'est l'épineuse équation que tente de résoudre l'équipe de la médiation des marchés publics.
Une équipe qui est représentée, en région Aquitaine, par Nicolas Mornet et Yolande Peguin, de la Direccte Aquitaine.

"Nous sommes régulièrement confrontés à des entreprises qui ne répondent pas à des appels d'offres à leur portée parce qu'elles estiment qu'ils sont trop compliqués" racontent-ils.

"J'en connais d'autres qui estiment que les marchés publics sont réservés aux grands groupes, j'en entends enfin qui se disent être économiquement trop mal en point pour le faire car ils considèrent que c'est une perte de temps en période de crise..." poursuit Jean-Lou Blachier.

"Osez la commande publique !"

"Autant d'arguments qu'il faut balayer. Ils ne correspondent ni à la réalité des commandes publiques, ni à la réelle importance économique de ces offres. Dans le contexte économique actuel, il n'est justement pas normal que sur 2.000 acheteurs publics rencontrés par nos services, 200 évoquent des appels d'offres infructueux !" ajoute Jean-Lou Blachier.

Certes, mais certains de ces appels d'offres ne restent-ils pas infructueux car économiquement insoutenables pour les entreprises ?

"Cela peut arriver. Il y a un gros travail de formation des acheteurs publics qui a été lancé pour, notamment, éviter la dictature du moins-disant. En tant que chef d'entreprise moi-même, je suis bien placé pour savoir que le moins-disant n'est pas le moins cher in fine pour l'acheteur, qu'il soit public ou privé", souligne le médiateur national qui annonce la mise à disposition d'un guide pratique qui s'adresse aux chefs d'entreprises.
"Nous l'avons titré « Osez la commande publique » parce qu'il est censé faire débloquer  les freins qui bloquent encore les dirigeants de PME. Ce guide doit faire tomber les idées reçues, il doit donner les clés permettant à quiconque de se lancer. Les PME n'ont absolument rien à perdre, bien au contraire, elles doivent tenter le coup."