Poly-Shape, l’espoir industriel qu’Euréka a su trouver

Il y a dix ans, la communauté d’agglomération Val de Garonne (Lot-et-Garonne) a fortement investi pour mailler son territoire de pépinières et d’hôtels d’entreprises. Un investissement payant et porteur d’espoirs pour l’avenir. Exemple avec une nouvelle implantation pleine de promesses : Poly-Shape.
Poly-Shape a choisi d'ouvrir un bureau commercial au sein d'Euréka. Elle envisage par la suite d'ouvir un site de production dans la région

Créée en 2005 à Tonneins (47) par Val de Garonne Agglomération en réponse au recul de l'industrie du tabac, la pépinière d'entreprises, baptisée Euréka, est devenue très rapidement un réseau de trois pépinières. "Le constat qui avait été fait par les décideurs politiques et économiques s'est avéré juste" explique Laure Rossetto, en charge de l'animation des pépinières Euréka pour le compte de Val de Garonne Expansion, structure de développement économique de la communauté d'agglo.

"Nous manquions de terrains non inondables, d'ateliers et de locaux disponibles sur notre territoire pour les entreprises sous-traitantes souhaitant s'implanter et s'y développer... Les besoins étaient là, Val de Garonne a décidé de mettre les moyens pour combler un manque en utilisant les terrains abandonnés par Altadis, tout en boostant l'attractivité de notre territoire très bien placé entre Bordeaux et Toulouse, bien irrigué par les infrastructures routières et proche des grandes industries aéronautiques, notamment" poursuit Laure Rossetto.

Poly-Shape , première prise nationale ?

Moyennant 4 M€ d'investissement immobilier à chaque fois, Val de Garonne a réparti l'offre de ses pépinières Euréka en fonction des spécificités de son territoire. Euréka Tonneins  héberge des entreprises liées à l'activité de sous-traitance industrielle et à la logistique. Euréka Marmande s'est spécialisée dans la plasturgie et les matériaux composites. La dernière pépinière, Euréka Marmande Sud située à Samazan, tout juste ouverte mais pas encore officiellement inaugurée (cela aura lieu en en février 2015), n'est pas seulement une pépinière, elle est aussi un hôtel d'entreprises.

"Nous n'en avions pas sur le territoire, et cette vocation nouvelle nous permet d'accueillir des entreprises nationales, qui souhaitent venir se tester sur le territoire", assure Laure Rossetto.

Les faits lui donnent raison puisqu'une entité nationale, la société innovante Poly-Shape (siège à Saint-Pierre-du-Perray dans l'Essonne) vient de finaliser l'ouverture d'un bureau commercial dans cette pépinière flambant neuve. Poly-Shape, créée en 2007 par un docteur en matériaux, Stéphane Abed, a mis au point un procédé innovant de fabrication de pièces additives de pièces complexes en 3 dimensions. Cette technique, qui permet à partir d'un fichier numérique de fusionner de la poudre polymère ou métallique de manière sélective par laser, est en forte progression. Poly-Shape en profite.

Un site de production à venir

Présente également à Salon-de-Provence (PACA) où elle regroupe R&D, administratif et production, la société, qui compte 30 salariés et recrutera 10 personnes supplémentaires cette année, ouvre un bureau commercial à Samazan.

"Nous nous rapprochons ainsi de nos principaux donneurs d'ordre en aéronautique, spatial et défense, explique Elisabeth Rey, directrice commerciale de Poly-Shape. Nous devons accompagner au plus près une filière aéronautique et spatiale qui souhaite intégrer les potentiels de fabrication additive à la supply chain existante. Les avionneurs et équipementiers veulent qualifier l'Additive Layer Manufacturing, la technologie que nous exploitons, comme nouveau procédé de fabrication industrielle pour les futurs programmes. Pour nous, l'enjeu est de taille !"

A tel point qu'au-delà d'un bureau commercial, Poly-Shape réfléchit aussi à l'implantation d'un site de production en Lot-et-Garonne. "Notre présence à Euréka laisse augurer de l'implantation d'un site de production, mais le choix du territoire n'est pas encore à l'ordre du jour et les offres sont multiples en Aquitaine", précise Elisabeth Rey.

En attendant, le modèle d'accompagnement des projets et des entreprises mis en place avec le réseau Eureka a déjà fait ses preuves. Une des plus belles illustrations ressemble à un pied de nez à l'histoire industrielle du territoire concerné.

Démarrée il y a sept ans dans la pépinière Euréka de Tonneins sur un site abandonné par le géant du tabac Altadis, une aventure entrepreneuriale a déjà viré au succès. Il s'agit de celle de Traditab, une ex-startup qui compte désormais 20 salariés et réalise plus de 4 M€ de CA pour un résultat net de plus de 700.000 euros. Elle transforme et commercialise du tabac.

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