A Bordeaux, Keolis espère gagner un peu d’argent

Hier, le président de Keolis, le Bordelais Jean-Pierre Farandou, et Alain Juppé, le président de la Communauté urbaine de Bordeaux, bientôt Bordeaux Métropole, ont signé le contrat de reconduction pour 8 ans de la délégation de service public des transports en commun. Un nouveau contrat, avec un nouveau périmètre d’intervention, une nouvelle contribution forfaitaire et un nouvel objectif pour le délégataire Keolis : dégager une marge.
Après avoir beaucoup perdu sur le précédent contrat, Keolis espère dégager une petite marge sur la délégation de service public des transports urbains que la société assurera pendant 8 ans pour le délégant Bordeaux Métropole

"Le contrat du transport urbain de l'agglomération bordelaise est sur beaucoup de points un des plus importants de France, voire d'Europe. La métropole extrêmement dynamique est une belle vitrine à bien des égards pour  Keolis", assurait Jean-Pierre Farandou, hier, au moment de la signature du contrat qui lie, pour huit années supplémentaires, sa société Keolis à la métropole bordelaise dans le cadre de la délégation de service public du transport collectif.

Une "belle vitrine" qui mérite sans doute des efforts de la part des acteurs du transport public puisque qu'en 2009, quand Keolis a gagné une première fois, et pour cinq ans, ce contrat face à Veolia, il l'a fait dans des conditions financières qui ne lui ont jamais permis de dégager une quelconque marge. Il s'est même avéré déficitaire chaque année pour l'opérateur détenu à 70 % par la SNCF (et à 30 % par la Caisse de dépôt et placement de Québec). Mais ça, cela appartient à l'histoire pour Jean-Pierre Farandou.

J.-P. Farandou : "Les DSP n'ont pas vocation à dégager de fortes marges"

"Le passé est le passé. Sur ce nouveau contrat, nous espérons pouvoir gagner de l'argent, un petit peu. Il y a toujours une part de risque à prendre pour ce type de contrat. Notre métier est un métier à marge faible. Cela ne me choque pas, nous avons le plus grand respect de l'argent public et de son utilisation. Partout dans le monde, la question de la crise de l'argent public se pose à nous. Les DSP n'ont pas vocation à dégager d'importantes marges." Encore faut-il qu'elles en dégagent tout court...

Quoi qu'il en soit, ce nouveau contrat, effectif le 1er janvier 2015, qui générera un chiffre d'affaires cumulé de près d'1,7 Md€ sur huit ans, voit la métropole bordelaise faire un effort financier. Là où elle versait 181,6 M€ par an à son délégataire dans le cadre du contrat précédent, elle versera 210 M€ par an pour celui-ci. Un chiffre, qui ne signifie pas pour autant que les bénéfices seront, tout de suite, au rendez-vous pour Keolis.

"Il ne faut pas confondre chiffre d'affaires et bénéfices" rappelait Jean-Pierre Farandou à Alain Juppé hier au moment de la signature, tout en saluant les efforts de la collectivité, "pour améliorer la fluidité des transports dans la métropole".

De 68 à 100 M€ de recette annelle ?

Des efforts, Keolis promet d'en faire aussi puisque le délégataire va investir pour rénover ou ajouter des stations de bus et prévoit, entre autres, de tout mettre en place pour une hausse de fréquentation de 34 %.

"Le dynamisme de la métropole, l'extension des lignes de tram qui vont passer de 44 km à plus de 60 km et la réorganisation du trafic, unique au monde, que nous testerons dès le 26 janvier et jusqu'aux vacances de février, afin d'éviter les engorgements que les usagers connaissent actuellement, nous donnent des raisons d'être ambitieux", dit Jean-Pierre Farandou.

De fait, les recettes attendues par Keolis devraient, selon ses prévisions, passer de 68 millions d'euros en 2015 à une centaine de millions en 2022. Les recettes étant reversées à la collectivité, le coût net du contrat devrait donc baisser pour le délégant. Cette année, les recettes du réseau TBC représentaient à peine 30 % des dépenses. La CUB, bientôt Bordeaux Métropole, voudrait voir ce ratio remonter à 40 % sur les huit années du nouveau contrat. Bref, Keolis rêve de gagner, enfin, un peu d'argent à Bordeaux, la Métropole, elle, espère en dépenser un peu moins.

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