Pyla-sur-Mer : le ministère enfonce les campings de la dune sous le sable

Des mois que les campings situés au pied de la dune du Pyla (33) attendaient la réponse du ministère de l'Ecologie. La réponse est tombée vendredi : elle va remettre en question leur modèle économique.
Derrière la dune (au fond) la plus haute d'Europe, les camping vont devoir laisser de la place au sable

Le coup est rude. Pour les gérants et les propriétaires de campings situés au pied de la dune du Pyla (campings La Forêt, de la dune, Le Petit Nice, Le Panorama, Le Pyla Camping) mais aussi pour les élus locaux présents dans le bureau de la sous-préfète d'Arcachon vendredi soir. Convoqués par la représentante de l'Etat pour prendre connaissance de la décision du ministère de l'Ecologie suite au rapport Clément sur l'avenir du site naturel de la dune la plus haute d'Europe, ils se sont entendus dire que le ministère ne transigera pas.

"Nous allons perdre 50 % de notre capacité d'accueil locatif, soupire François Laporte, cogérant du Camping Le Petit Nice (225 emplacements sur 4 hectares, propriété du groupe FranceLoc). C'est le pire scénario qui s'impose à nous. La différence, par rapport aux mois d'incertitudes que nous venons de passer, c'est que, désormais, nous savons quand cela va se passer. Nous avons un calendrier."

Comme ses collègues, François Laporte sait qu'il va devoir retirer des bungalows, 48 dans son cas, d'ici 2022. Le recul du camping face à la dune va s'organiser en trois temps en raison d'un tiers de suppressions tous les trois ans, pour une application à partir du 1er janvier 2015.

Des efforts non récompensés ?

"Le ministère n'a tenu compte d'aucun de nos efforts pour intégrer les mobil-homes. Nous sommes totalement conscients, tous, de la nécessité de protéger la dune. Le fait que le site soit réglementé ne nous gène pas, au contraire et nous savons que nous devions améliorer la qualité visuelle de nos installations. Nous avons beaucoup investi pour cela, 150.000 € en moyenne par an dans notre camping... en vain semble-t-il", regrette François Laporte.

Pour le moment, le collectif des campings, regroupé au sein de l'association Campyla qui avait fait des propositions à l'Etat qui n'ont semble-t-il pas été entendues, n'a pas eu le temps de se réunir pour digérer la nouvelle et éventuellement se mettre d'accord sur des actions à mener pour faire infléchir un peu la décision du ministère.

Ce sera fait dans la semaine. Il serait surprenant que les campings ne rappellent pas l'importance économique et sociale de leur activité. Au camping Le Petit Nice, l'été dernier, l'impact des mesures, jusque-là attendues, désormais annoncées et programmées, avait donné lieu à une estimation de perte de 10 des 30 emplois saisonniers et d'une réduction de 25 % des CDI.

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Commentaire 1
à écrit le 11/12/2014 à 17:20
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Décidément notre bon gouvernement marche sur la tête. Notre pays qui est la première destination touristique du monde a certainement les moyens de supprimer des emplois qui pourraient être sauvés. Je connais d'autres cas où les subventions sont utili...

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