Pays basque : avis de tempête sur l’économie touristique

Depuis 2010, les chiffres d’affaires des entreprises touristiques ne sont plus ce qu’ils étaient. Si tous les secteurs ne sont pas concernés à l’identique, les résultats globaux de cette filière sont presque tous atones.
Biarritz reste la destination préférée des touristes sur la Côte basque

La 3e édition de l'Etude sur la performance économique des entreprises du tourisme, membres du cluster dédié Goazen, vient d'être publiée par la CCIT Bayonne Pays basque. Après avoir observé et analysé 206 établissements entre 2010 et 2013, le constat dressé est alarmant pour cette filière économique vitale pour le Pays basque. Elle représente en effet plus de 8.500 emplois, 2.327 entreprises et une offre de 774.208 lits avec une moyenne de 38.650 touristes par jour à l'année (1).

L'hôtellerie traditionnelle en mauvaise posture

C'est l'hôtellerie traditionnelle qui apparaît comme le secteur le plus fragilisé, avec en 2013, 50 % des établissements de la Côte basque en déficit. Alors que sur la période 2002/2006, le chiffre d'affaires de ces entreprises progressait de 14 % et de 10 % entre 2006 et 2010, le CA n'a évolué que de 3 % entre 2010 et 2013. Et cette tendance se confirme pour le 1er semestre 2014.

Cette situation ne peut que fragiliser ce secteur dans un contexte où les nuitées, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont chuté de 10,3 % entre 2011 et 2013. Dans 138 hôtels analysés par le cluster Goazen, tous les indicateurs sont à la baisse : - 6,9 % du CA, - 7 % de valeur ajoutée, - 30 % d'excédent brut d'exploitation et - 7 % de résultat net. Ce sont principalement les hôtels de la côte qui sont impactés, les établissements de l'intérieur du Pays basque résistant bien avec même une évolution positive de leur CA.

Pour l'hôtellerie de plein air, le constat est nettement plus positif avec des hausses de CA de 15 % entre 2010 et 2013. L'amélioration des services à la clientèle a nettement contribué à ces résultats. Plusieurs campings de la Côte basque se sont également engagés dans des démarches "qualité" et "environnement", participant ainsi à une meilleure préparation des enjeux touristiques de demain.

Une cote qui s'érode

Côté emplois, les prévisions d'embauches tant dans l'hôtellerie que la restauration, montrent toujours davantage de précarisation avec sur 2.443 projets, 76 % d'emplois saisonniers. Les entrepreneurs indiquent aussi rencontrer, pour 43 % des postes à pourvoir, des difficultés à recruter.

L'étude de la CCI Bayonne Pays basque pointe enfin la perte de vitesse de la destination avec une chute des requêtes "Pays basque" sur le web entre 2006 et 2014. Si l'intérêt pour Biarritz est toujours fort, celui pour les autres villes de la côte tend à reculer alors que les communes touristiques de l'intérieur ont toujours le même attrait.

Après ces résultats atones, la destination devrait réagir. Si comme l'ont indiqué plusieurs chefs d'entreprise, cette filière souffre de contraintes et de freins économiques, des ajustements sont nécessaires. Nouveaux services, développement des actions commerciales, renforcement du marketing territorial, les leviers ne manquent pas. Reste à trouver une volonté commune.

(1) Chiffres INSEE et CDT 2013

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Commentaires 4
à écrit le 16/12/2014 à 12:46
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Pas très étonnant. Les prix deviennent inabordables. Ne parlons pas de la circulation routière : on ne peut pas se déplacer en juillet et août. Et puis, la cerise sur le gâteau : la pollution qui s'étend de Bayonne à la frontière au point qu'à chaque...

à écrit le 15/12/2014 à 22:35
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La pollution de la mer et la météo, conjugués avec la crise depuis quelques années et les impôts qui explosent depuis 2 ans. La pollution est le travail de fond le plus important. Le pouvoir d'achat de la classe moyenne se réduit et, à part les plus ...

à écrit le 03/12/2014 à 17:58
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et puis trop d'embouteillages 1heure bayonne saint jean de luz au mois d'août

à écrit le 02/12/2014 à 15:53
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Et les tarifs? Est-ce que les tarifs ne sont pas trop élevés?

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