Emplois : Phone Régie s’inquiète, Keolis s’acquitte

Au moment même où la société Phone Régie s’interrogeait sur le fait qu’aucun “protocole d’accord ne lui a été proposé dans le cadre de la négociation avec Keolis et la Communauté urbaine de Bordeaux", sur la pérennité des emplois menacés par l’automatisation des 15 parcs relais du réseau de transport collectif urbain, le problème… n’en était plus un pour Keolis qui acquitte sa promesse de reclassement.
Keolis, délégataire du service des transports en bus et tram de la CUB, et sa filiale Effia vont prendre le relais de Phone Régie pour reclasser les salariés des parcs relais qui seront automatisés

Dans un communiqué de presse envoyé ce mardi après-midi, Phone Régie, par la voix de Guillaume Amar, son PDG, rappelait que Christophe Duprat, vice-président de la CUB, avait déclaré le 21 novembre dernier, dans les médias, qu'un protocole d'accord "sera signé le 1er décembre entre Phone Régie, Keolis et la CUB. Je prends l'engagement que personne ne restera sur le carreau" (lire la lettre de La Tribune - Objectif Aquitaine du 25 novembre).

"Les pouvoirs publics nous avaient assurés qu'ils enjoindraient Keolis à respecter ses engagements et les dispositions de l'article 1224-1 du Code du travail. Nous sommes obligés aujourd'hui de constater qu'aucune proposition écrite ne nous a été présentée quant au reclassement de nos collaborateurs qui se retrouvent de fait dans une situation d'extrême précarité d'emploi" soulignait, alarmiste, Guillaume Amar.

Le 31 décembre, les futurs ex Phone Régie seront salariés d'Effia

Une déclaration que du côté de Keolis, on a eu du mal à comprendre hier à la même heure.

"Le retard évoqué par Phone Régie est dû à ses propres retards, assurait Jean-Louis Baujard, DRH de Keolis. En effet, nous attendons encore certains documents administratifs concernant ses salariés en charge du fonctionnement des parcs relais. Par ailleurs, le 21 novembre, Phone Régie nous parlait de 82 salariés à reclasser, puis, une semaine plus tard de 87. Hier enfin, elle annonçait 86 salariés..."

Les émotions de Phone Régie, quant au calendrier et à son respect par Keolis et la CUB, sont d'autant plus surprenantes qu'au moment où le communiqué de presse était diffusé, Keolis, sans attendre les informations sociales manquantes (deux contrats manquent encore selon nos informations), avait déjà fait jouer l'article 1224-1 du Code du travail qui porte sur le transfert des contrats des salariés des parcs relais.

"En clair, explique Xavier Lemarie, directeur des projets en charge des parcs relais à Keolis, le 31 décembre, date de fin du contrat liant Phone Régie à Keolis, les salariés des parcs relais seront salariés d'une structure portée par Effia, notre filiale gestionnaire de parkings. Dès lors, nous prendrons le temps d'étudier les différents profils pour proposer des solutions idoines permettant d'éviter toute casse sociale" expliquait Xavier Lemarie.

Des différences entre les profils annoncés et la réalité à gérer

Des postes de conducteurs sont ouverts aux candidatures des futurs ex Phone Régie, dont certains ont d'ailleurs déjà déposé des candidatures.

"Nous ne devrions pas rencontrer de difficultés majeures pour proposer des postes comme nous en avons pris l'engagement auprès de la CUB. Ce sera plus facile une fois que nous aurons reçu tous les CV et aurons une idée précise du profil exact de ces salariés. En effet, nous réalisons que les informations transmises sur les personnels concernés ne sont pas toujours exactes. Sur 86 salariés, 17 seulement ont plus de 50 ans. C'est beaucoup moins que ce que Phone Régie annonçait initialement..."

Bref, désormais, l'emploi des 86, 87 ou... 90 (chiffre finalement avancé hier par Phone Régie dans son communiqué) salariés des parcs relais de l'agglomération, contrairement à ce qu'il semblait encore croire il y a quelques heures, n'est plus le problème de Phone Régie, mais bien celui d'Effia et de Keolis.

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