A Pau, le CNPC forme les champions du sport… business

L’école de commerce du sport, créée il y a 30 ans par la Chambre de commerce et d’industrie de Pau-Béarn, s’est imposée, aux yeux des grandes marques et des réseaux de distribution spécialisés dans les sports, comme la référence en matière de formation. Une référence qui accompagne ses clients à l’étranger désormais. Cette semaine, c’est au Japon, mais bientôt aussi en Chine.
Passage obligé des "gentils membres" voulant skier, les skimen du Club Med au Japon sont formés en ce moment même par une équipe du CNPC sur l'île d'Hokkaido

On ne sait pas exactement comment se traduit "le planter de bâton Monsieur Duss !" en japonais, mais qu'importe. Il est assez peu probable que les deux formateurs du CNPC (siège à Pau), tout juste arrivés sur l'île d'Hokkaido au Japon, pour former une douzaine de "skimen" du Club méditerranée Asie, aient besoin de faire référence au film "Les Bronzés font du ski". C'est d'autant moins probable qu'ils sont partis pour former des vendeurs, loueurs, préparateurs et réparateurs de matériel de ski, pas des moniteurs.

Cette intervention, qui relève d'un partenariat liant le CNPC et le Club méditerranée depuis 12 ans, illustre ce qu'est, aujourd'hui, le CNPC dans le paysage français de la formation supérieure en commerce du sport : la plus importante structure de formation spécialisée d'Europe.

"Nous avons, dès la création, exploité une niche unique, celle du commerce du sport", explique Joël Dabat, directeur marketing et communication de ce qui est devenu, au fil du temps, un groupe qui compte sept sites en France (Pau, Paris, Quimper, Grenoble, Mulhouse, Orléans, Saint-Pierre à La Réunion), emploi 40 personnes (dont 20 au siège à Pau), mobilise 130 intervenants qui forment 2.600 personnes en moyenne chaque année. L'école prépare à 30 métiers et affiche un taux de placement des diplômés de 92 % dans les métiers du sport.

"Notre ADN, c'est le commerce !"

"Nous sommes une référence désormais européenne pour des enseignes comme Décathlon, Go Sport, Intersport, Sport 2000... ou des marques comme Quiksilver, Nike ou encore Adidas par exemple. Nous formons des vendeurs et vendeuses de magasins, mais aussi des commerciaux de haut niveau pour les grandes marques, les fabricants de produits de glisse comme Rossignol ou encore Dynastar. Chez nous, ce qui plaît, c'est que nous formons des gens qui, même au plus haut niveau, comme les Bac + 5, vont obligatoirement passer par les ateliers. Ils savent tous comment préparer un ski, changer une roue, corder une raquette de tennis... Notre ADN, c'est le commerce, le business, former des gens capables de tenir un magasin, d'en créer un, de gérer..."

Des formations très prisées par les anciens sportifs professionnels en quête de reconversion dans le commerce sportif, qui s'adressent également à des vendeurs étrangers. "Les pays du Nord de l'Europe, mais aussi l'Espagne, envoient des jeunes en formation dans un de nos centres."

Les centres de formation du CNPC, eux, ne franchissent pas les frontières.

"Nos techniques de formation intéressent à l'étranger et pourraient être dupliquées, mais la formule CNPC, son modèle économique, ne fonctionne que parce que les formations sont prises en charge, au moins en partie, par les organismes paritaires collecteurs agrées, comme Agefos PME notamment. Les magasins, les entreprises cotisent à un fonds de formation, les acteurs de la filière ont tout intérêt à venir vers nous pour assurer les formations, montées en compétence, perfectionnement, adaptations aux évolutions du marché... de leurs équipes."

Dans un marché du commerce de produits sportifs qui, malgré un tassement ces dernières années, continue de croître (+ 3 % en moyenne en 2012), le CNPC a connu une permanente montée en puissance de son offre et de ses revenus. Aujourd'hui, le groupe revendique un chiffre d'affaires situé entre 3 et 4 M€ / an.

Des formations en Chine dès 2015 ?

Un chiffre qui, dans l'avenir, pourrait progresser encore sous la houlette de clients, comme le Club Méditerranée, qui demande au CNPC de l'accompagner à l'export. Ainsi, si jusque-là le CNPC formait les skimen des Clubs Med d'Europe et des USA en France (la formation de cette saison vient de s'achever, elle s'est déroulée à Vittel dans les Vosges), l'école supérieure est désormais invitée à intervenir à l'étranger.

C'est le cas avec cette première session de formation au Japon. Cela devrait être aussi le cas dès l'année prochaine en Chine.

"Nous souhaitons enclencher ce type de formations en Chine où le marché des sports d'hiver connaît une forte explosion de la demande. Outre le fait qu'économiquement c'est bon pour le groupe CNPC, ces interventions à l'étranger sont un très bon vecteur de communication, de promotion et de mise en valeur de notre savoir-faire. Nous attendons beaucoup de ces nouveaux challenges que constituent ces missions", assure Joël Dabat.

Dans le monde du sport, fût-il celui du commerce, le challenge constitue un moteur de dépassement, voire d'exploit, pas de quoi donc, effrayer l'école supérieure de commerce du sport.

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