Lectra surfe sur les marchés internationaux

Le groupe Lectra a vu son activité grimper au cours des 2e et 3e trimestres et son directeur général, Daniel Harari, se montre optimiste pour la suite.
Tal Group à Hongkong (ci-dessus) qui dispose de 10 usines de confection en Asie du sud-est a choisi cette année des solutions Lectra.

Le groupe Lectra (1.433 salariés), leader mondial de la conception et réalisation de machines et logiciels pour les industries utilisatrices de matériaux souples (mode, automobile, ameublement...), dont la R&D et la production se trouvent à Cestas (33) et le siège à Paris, n'a pas peur de la crise. Au troisième trimestre, ce groupe coté en bourse a réalisé un chiffre d'affaires de 53,8 M€, en hausse de 6 % par rapport à la même période en 2013, tandis que son résultat opérationnel courant, à 7,3 M€, gagnait 6,1 % pour un résultat net de 5,1 M€ à + 21,4 %. Sur les neuf premiers mois de l'année, le CA du groupe atteint 153,9 M€, à + 2,6 % par rapport à  2013, avec un résultat opérationnel courant de 13,4 M€ (+ 4 %) et un résultat net de 9,7 M€. Si ce dernier affiche une forte baisse apparente par rapport à la même période l'an dernier (18,8 M€ de résultat net), c'est que le bénéfice de Lectra avait alors été gonflé par un élément non récurrent à 10 M€, correspondant à l'encaissement du solde du litige contre le groupe espagnol Induyco.

Une conjoncture dure, c'est encore bien

"Au premier trimestre, le niveau des commandes a été bon mais au-dessous de nos attentes. Ce qui est intéressant c'est qu'après un premier trimestre très médiocre, notre activité s'est mise à accélérer. Sur les neuf premiers mois, notre CA est en retard de
2 % par rapport aux prévisions, soit 3 M€, mais notre résultat net est en avance de
1 M€", a commenté hier pour La Tribune -Objectif Aquitaine, après la clôture du marché, Daniel Harari, directeur général de Lectra.

En 2013 Daniel Harari a planifié, avec son frère André (président), et les cadres supérieurs du groupe, un plan de développement pluriannuel. Régulièrement amendé pour tenir compte de l'évolution des marchés, ce plan reste dans les clous fixés au départ et Daniel Harari se montre résolument confiant pour la suite.

"Nous nous posons juste une question : va-t-on réussir à renouer avec une croissance à deux chiffres d'ici la fin de l'année ? Si la conjoncture est plutôt en train de se durcir, ce qui n'est pas forcément mauvais, notre véritable ennemi c'est la peur du lendemain, l'anxiété généralisée. Car plus la crise dure et plus il y a de chefs d'entreprises qui investissent pour s'en sortir." résume Daniel Harari.

Cette observation, il la tire de son expérience récente sur un marché qui apparemment ne ferait plus rêver grand monde.

"Contrairement à nos pronostics de l'an dernier, sur les neuf premiers mois de 2014 c'est en Europe que les investissements ont le plus progressé, alors qu'on attendait ce mouvement aux Etats-Unis. La baisse du nombre d'investissements est compensée par la hausse de leur montant unitaire." confirme le directeur général.

La Chine dans la consommation

Daniel Harari s'amuserait presque d'un pessimisme ambiant également alimenté par la baisse de la croissance en République populaire de Chine qui, pour ce polytechnicien, témoigne au contraire d'une mue encodée dans le logiciel de l'économie de marché.

"La Chine inquiète parce que sa croissance ne sera que l'ordre de 7 % en 2014. Tout le monde aimerait avoir ça ! Plus le pays continue à se développer et plus il devient un pays de consommateurs : les salaires en Chine doublent tous les trois ans. D'où la nécessité pour les industriels chinois de faire des économies, de gagner en productivité, et c'est précisément ce à quoi servent nos machines de gestion de production assistée par ordinateur. De plus, leurs marques ont besoin de conseil et sur ce terrain-là nous sommes aussi présents." explique Daniel Harari.

En plus de la Chine, Lectra est tiré vers le haut en Asie grâce à la Corée du Sud. Le groupe français, dont la mode constitue encore le débouché principal, est ainsi devenu le fournisseur d'un conglomérat coréen connu dans le monde entier.

Samsung poids lourd de la mode

"La Corée du Sud, qui a dévalué sa monnaie, est un marché tonique et Samsung, qui réalise plus de 1,5 Md€ de chiffre d'affaires sur le marché de la mode, un de nos très gros clients. Sans oublier l'automobile coréenne, avec Kia et Hyundai, pour qui nous travaillons aussi beaucoup." souligne Daniel Harari.

En plus des outils de conception et fabrication de nouveaux vêtements et la préparation de collections de prêt-à-porter, Lectra intervient aussi dans la découpe des revêtements pour les sièges de voitures et des airbags. En plus de fabriquer en France, Lectra, déjà en tête du classement international sur son marché, est aussi devenu un leader incontesté en Chine. Ce qui a valu au groupe de recevoir le prix EY (audit, conseil...) de l'Entreprise internationale, d'abord à l'échelle de la région Sud-Ouest, en septembre, puis au plan national en début octobre.

"Les équipes ont répondu pendant des mois à des heures d'interview. Ce prix nous le devons à l'ensemble des équipes Lectra. Je n'ai pas pu aller le chercher à Paris parce qu'au moment de la remise je recevais à Cestas l'ensemble de nos managers du monde entier. Je me suis donc exprimé par le biais d'un message vidéo précise Daniel Harari.

Chaque année, Lectra organise à Bordeaux six séminaires VIP de 80 à 100 personnes, auxquels participent les plus importants clients du groupe, venus de tous les continents.


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