Gascogne, le retour des Landais aux commandes

L’arrivée de Dominique Coutière à la tête du groupe Gascogne, dont le plan de restructuration est désormais lancé, marque un virage historique.
La papeterie de Gascogne (Gascogne Paper) à Mimizan (crédit photo DR).

Le plan de restructuration du capital et de refinancement du groupe Gascogne (1.996 salariés, 418,3 M€ de chiffre d'affaires), à Saint-Paul-lès-Dax (40), est désormais bouclé, aucun recours n'ayant été déposé avant la date d'expiration prévue, et signe le grand retour des Landais à la tête d'un groupe né de la création en 1925 par des sylviculteurs de la Papeterie de Gascogne à Mimizan (40). En devenant le nouveau PDG de Gascogne, Dominique Coutière, fondateur et dirigeant de la société landaise Biolandes Technologies, au Sen, marque un virage d'autant plus fort qu'il se double par l'entrée au conseil d'administration de Laurent Labatut, PDG de DRT (Dérivés Résiniques et Terpéniques), à Dax, un groupe étroitement lié depuis sa création en 1932 à Gascogne. Ainsi se referme en douceur la séquence ouverte en 1999 par le raid boursier de François Gontier, à la tête de Verneuil Finance, sur Gascogne.

Histoire mouvementée

Une période qui avait culminé au début des années 2000 par un affrontement impitoyable entre le Landais Philippe Blanc, héritier des sylviculteurs fondateurs, à la tête d'un groupe au capital fortement dilué, et François Gontier, jeune figure de proue de la finance, associé à Frédéric Doulcet. Le combat s'était soldé par une victoire à la Pyrrhus de l'arbitragiste parisien, obligé de s'investir sans doute davantage qu'il ne le voulait au départ dans le capital de Gascogne, et par la défaite de Philippe Blanc, aujourd'hui décédé. L'application du protocole d'accord sur la restructuration de Gascogne leader en activités bois, papier, sacs et matériaux complexes, purgée de tout risque de recours, est désormais opérationnelle et la gouvernance profondément modifiée. Dominique Coutière s'impose ainsi comme le nouveau PDG de Gascogne, poste auquel il succède à Frédéric Doulcet. Il entre au conseil d'administration aux côtés de son groupe, de Laurent Labatut et de Bpifrance Investissement : principaux acteurs de la sauvegarde de Gascogne, par le biais de la société Attis 2, avec l'appui du groupe Crédit Agricole, qui n'entre pas au conseil d'administration. Les autres membres du conseil sont Giselin Brunel, représentant des actionnaires salariés, ainsi que deux administrateurs indépendants : Eléonore Joder-Tretz et Christian Martin.


François Gontier, censeur

Un collège de censeurs est institué au sein du conseil d'administration, il comprend Serge Bedrossian, nommé sur proposition de Bpifrance Investissement, et François Gontier, sur celle d'EEM. Cette société, qui était devenu l'actionnaire de référence du groupe landais, avec un peu plus de 28 % des actions, ne contrôle plus, à l'issue de la première phase de l'opération de restructuration, que 16,78 % du capital (655.063 actions), tandis qu'Attis 2 devient le nouvel actionnaire de référence de Gascogne, avec 46,87 % du capital social (1,8 million d'actions). Comme prévu dans le protocole de conciliation, Gascogne vient de bénéficier d'une augmentation de capital de 34,1 M€, qui a porté le montant du capital social de 9,9 M€ à 19,5 M€, par l'émission de 1,9 million d'actions ordinaires nouvelles d'une valeur nominale de 5 €, libérées par Attis 2 et EEM par compensation de créances.


10,1 M€ à lever

Les pertes antérieures du groupe (de l'ordre de 100 M€) ont justifié une réduction du capital de Gascogne, qui a été ramené à 9,7 M€, via la réduction par deux de la valeur nominale des actions composant le capital : de 5 € à 2,50 €. Le conseil d'administration a également validé la mise en œuvre de l'émission d'un maximum de 4 millions d'actions nouvelles dans le cadre de l'augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription, à une valeur nominale de 2,50 € par action pour un montant total de 10,1 M€. Ces actions nouvelles seront négociées sur Euronext, la période de souscription étant ouverte du 21 juillet au 8 août inclus. La restructuration de Gascogne se rapproche de son terme dans de bonnes conditions, mais la réussite de cette augmentation de capital pèsera lourd dans ce processus.

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