Ford, une action syndicale à Bordeaux

Les syndicalistes de Ford Aquitaine Industries vont manifester devant la mairie de Bordeaux. Ils se sentent menacés par la faiblesse de la production et l'absence de nouveau projet industriel à Blanquefort.
FAI a longtemps produit des boîtes de vitesse uniquement pour le marché nord-américain

Alain Juppé, maire de Bordeaux et nouveau président de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), sera-t-il le premier à les recevoir ? C'est encore ce qu'espèrent les élus des syndicats CGT, CFTC et FO de Ford Aquitaine Industries (FAI), à Blanquefort (33), qui organisent une manifestation le 24 juin place Pey-Berland à Bordeaux. Autrement-dit juste devant les fenêtres du palais Rohan, où siège le conseil municipal de la ville. Les syndicalistes n'ont pas encore précisé leur parcours mais tiennent à faire connaître leur inquiétude persistante. Il y a moins d'un mois, ils ont écrit pour le dire à tous les acteurs concernés par le dossier de FAI, cette filiale aquitaine de Ford, spécialisée dans la fabrication de boîtes de vitesses, dont les 1.000 emplois sont en jeu. "Nous avons été reçus par le préfet Michel Delpuech il y a une semaine. Il nous a certifié que, comme promis, un comité de suivi consacré à FAI aurait bien lieu en septembre. Mais aucun des élus politiques contactés par courrier ne nous a encore répondu", résume Jean-Luc Gassies (CFTC).

Ne pas produire pour produire

Situé auparavant à la périphérie d'un dossier qu'il a toujours suivi de près, Alain Juppé y occupe désormais, en tant que nouveau patron de la CUB, une des places les plus éminentes. Si les syndicats reconnaissent que Ford a débloqué une partie des investissements prévus, lorsque le groupe a racheté en 2011 sa filiale girondine qu'il avait vendu en 2009 au fonds de retournement allemand HZ Holding, et qu'à la demande opiniâtre de la CGT et de la CFTC le logo du constructeur automobile américain est revenu sur le site, ils se sentent menacés par la faiblesse de la production et l'absence de nouveau projet industriel pour assurer la pérennité de l'usine. Roland Especel, porte-parole de FAI, avait  souligné dans une Lettre précédente qu'il était hors de question "de produire pour produire", arguant que Ford ne faisait que s'adapter aux conditions de marché. Une "real politik" qui ne rassure pas.

L'ombre de la 6F35

"Au départ, 2013 devait être l'année de la fin du chômage partiel. Nous sommes en 2014 et ça continue. La direction a déjà expliqué que FAI serait à 1.000 emplois à temps plein avec une production au maximum. Mais voilà, nous tournons à la moitié de nos capacités. Attendue pour relancer FAI, la boîte à vitesses 6F35, d'abord lancée aux Etats-Unis, doit l'être aujourd'hui en Chine. FAI doit la produire pour des pays émergents, dont la Russie, mais nous restons dans l'expectative…", déplore Jean-Luc Gassies. Aidée par l'Etat et les collectivités (Région, Département, CUB, Ville de Blanquefort), FAI est encore loin de la vitesse de croisière attendue. Le 24 juin sera une occasion pour les syndicats de mesurer leur capacité de mobilisation d'un effectif dispersé par les cycles de chômage partiel et de faire une ultime piqûre de rappel auprès des responsables politiques avant la rentrée.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 18/06/2014 à 19:10
Signaler
C'est plutôt monsieur Feltesse que le personnel de Ford devrait rencontrer ou mr Montebourg. Ils ont fait tant de promesses....Ceci dit quelle tristesse de voir tous ces chomeurs qui veulent travailler...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.