Les barons bordelais de la pierre résistent

Entrepreneurs, investisseurs ou retraités aisés, ils possèdent des biens exceptionnels, des immeubles de rapport, de multiples appartements. A Bordeaux, les barons de la pierre font de la résistance.
L'Hôtel de Saige, à Bordeaux, propriété de Clément Fayat

Derrière les plus belles façades et les immeubles de rapport, qui trouve-t-on ? « Essentiellement quelques noms connus et des familles bordelaises ou parisiennes dont les ascendants ont investi dans la pierre à un moment où elle était moins chère, à la fin de la guerre ou dans les années 80 », explique Marie-Laure Lanaverre, fondatrice de l'agence Arsenal Immobilier et porte-parole de la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM) en Gironde.

« Globalement, tous se sont efforcés de préserver leur patrimoine auquel ils sont attachés, poursuit-t-elle. Des sociétés civiles immobilières familiales ont été constituées, des donations ont été faites. Il y a quelques années, nous avons pu constater une fuite en avant lorsque le maire Alain Juppé a lancé la première campagne de ravalement des quais. Il a fallu remettre en état des immeubles où les locataires s'étaient débrouillés pour mener des travaux. En découvrant lafacture, certains ont préféré s'en séparer. C'est à ce moment qu'a vraiment démarré le marché de l'immobilier bordelais. La valeur vénale de ces immeubles a explosé en quinze ans. »

Fortunes Challenges

Les profils sont variés : « Des investisseurs chinois qui veulent se faire plaisir, des retraités qui ont bien vendu une grande maison en périphérie… » Quelques grands propriétaires et investisseurs bordelais sont bien identifiés. On pense ainsi à l'homme d'affaires Michel Ohayon, 125e fortune du classement Challenges, propriétaire entre autres du Grand Hôtel de Bordeaux & Spa donnant sur la place de la Comédie. A Bernard Magrez, propriétaire de plus de 40 domaines viticoles, 102e fortune Challenges, qui compte dans son patrimoine le superbe hôtel Labottière où il a installé son Institut culturel. A Clément Fayat, fondateur du groupe de BTP éponyme, 54e fortune Challenges, propriétaire de l'hôtel de Saige à titre privé et dont l'entreprise possède son siège constitué de deux hôtels particuliers, rue du Palais Gallien.

Une rentabilité moindre

L'agent immobilier résume la situation pour les investisseurs : « L'immeuble de rapport est un investissement moins intéressant que par le passé. Quand le taux de rentabilité était de 8 % par le passé, il atteint tout juste 4,5 % aujourd'hui. Il permet d'échapper aux frais de copropriété mais les multiples diagnostics nécessaires lors de la location, les lois changeantes sur la plus-value sont un frein. Globalement, cela reste toutefois une valeur sûre, plus accessible que les murs commerciaux par exemple où les choix sont complexes et où il faut être introduit. »

Certains sont aujourd'hui à la tête de vastes ensembles immobiliers, de 40 à 50 lots, voire de 120 à 150 lots. Sans surprise, les biens les plus recherchés par les investisseurs font face à la Garonne ou sont situés dans le Triangle d'or bordelais. « Si vous êtes propriétaire d'un appartement du XIXe avec terrasse et ascenseur, vous pouvez en demander ce que vous voulez », sourit Marie-Laure Lanaverre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.