A qui appartient Bordeaux ?

Au fil du temps, Bordeaux a changé et ses propriétaires aussi. La ville n’appartient plus aux barons du vin, aux grands commerçants, à l’église. Qui sont les nouveaux propriétaires de la cité ? Qui a cédé ses bijoux, qui a acheté, qui prévoit de le faire ? A qui appartiennent les monuments emblématiques ? Les barons de l’immobilier existent-ils encore ? Enquête.

Bordeaux a considérablement changé ces dernières décennies. La ville a subi une forte poussée démographique avec l'arrivée de nouvelles populations, attirée par un cadre de vie attrayant et un tissu économique dynamique. De grands chantiers ont démarré ou s'apprêtent à le faire, qu'ils touchent aux aménagements (la métamorphose des quais par exemple), à l'habitat ou à l'activité économique (la zone Euratlantique, la zone Bastide-Niel, etc.). Ces modifications récentes sont venues se conjuguer aux évolutions de l'Histoire. Mais qui garde aujourd'hui les clés de la ville ? « Il est très difficile de répondre à cette question », reconnaît l'A'Urba, l'agence d'urbanisme de Bordeaux Aquitaine. Peu d'éléments chiffrés, peu de documents compilant les données éparses. Potentiellement, la ville appartient aux collectivités, aux personnes morales privées, aux bailleurs sociaux, aux copropriétaires… la liste est longue et recèle de vraies surprises.

Publics et privés

« Bordeaux se caractérise par une forte présence des propriétaires publics, principalement la commune, grâce à l'apport de ses réserves foncières de Bordeaux Nord, situées en zone naturelle ou d'équipements collectifs », note l'A'Urba dans un document portant sur la maîtrise du foncier sur le territoire de la Communauté urbaine de Bordeaux, daté de décembre 2011. « Les propriétaires privés sont prégnants, avec une grosse représentation des copropriétaires en zone d'habitat. Les personnes morales privées, bien représentées, se partagent entre les zones d'habitat et d'activités ainsi que d'équipements privés », complète l'agence d'urbanisme.

Le nombre de copropriétaires (propriétés divisées en lots) a ainsi grimpé de 2 % entre 2006 et 2011 sur le territoire bordelais. Une progression à attribuer au dynamisme de la construction de programmes groupés de logements. Bordeaux est bien loin néanmoins des + 223 % constatés à Artigues-près-Bordeaux ou aux + 170,5 % de Saint-Aubin-de-Médoc où la construction collective a littéralement explosé. Toujours à Bordeaux, 82 % des lots en copropriété sont possédés par des propriétaires privés particuliers, mais 15 % sont détenus par des personnes morales privées, signe d'une activité économique importante.

Compte tenu des différentes données chiffrées, si l'on dessinait à grands traits les parts du gâteau bordelais, le territoire appartiendrait alors à 27 % à des propriétaires privés, à 20 % à la municipalité, à 20 % à des personnes morales privées, à 12 % à des copropriétaires, à 7 % à l'Etat… Liste non exhaustive. Reste enfin les territoires mystères. Ceux dont on ne retrouve aucune trace du propriétaire, quel qu'il soit. Comme un morceau de la place de la Bourse, par exemple…

Les propriétaires fonciers de la CUB

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Commentaire 1
à écrit le 26/09/2014 à 13:46
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Merci pour vos excellents articles Mikael.

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