Année compliquée pour Euralis et Maïsadour

Les deux géants coopératifs Euralis et Maïsadour viennent de publier leurs chiffres. L'impact de l'influenza aviaire est particulièrement fort.
L'influenza aviaire, et le vide sanitaire qui a suivi, ont lourdement impacté les résultats des deux grands groupes coopératifs Maïsadour et Euralis

> Euralis

"2016 restera une année très difficile", indique le président d'Euralis, Christian Pèes. Sur l'exercice annuel clos le 31 août 2016, le chiffre d'affaires brut du groupe coopératif, basé à Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques, s'établit à 1,43 milliard d'euros (contre 1,504 Md€ en 2014-2015 et 1,463 Md€ en 2013-2014).

Sans grande surprise, l'épisode d'influenza aviaire, qui a fortement impacté l'activité canards gras dans le Sud-Ouest, a une conséquente négative, évaluée à 22 millions d'euros. Les coopérateurs d'Euralis ont été dans l'obligation d'arrêter la production pendant plusieurs mois (1,2 million de canards en moins dans les exploitations des coopérateurs du Sud-Ouest) avant de la relancer au prix d'investissements importants. Des mesures d'activité partielle ont été prises sur le site de transformation de Maubourguet dans les Hautes-Pyrénées.

"Les attentats de novembre, la baisse du marché des semences et les effets de change en Russie et en Ukraine impactent négativement le chiffre d'affaires", ajoute le groupe. Ce dernier relève néanmoins un Ebitda à 47 M€, en baisse par rapport à l'exercice précédent (53 M€), mais un "résultat satisfaisant au vu du contexte". De même, la casse est limitée également pour le résultat d'exploitation, à 20 M€.

"Les résultats de cet exercice démontrent que nos choix stratégiques nous permettent de résister dans un contexte tendu, positive le directeur général Pierre Couderc. Nous avons accéléré notre politique d'innovation, elle apporte des solutions aux agriculteurs, elle  renforce notre lien avec le consommateur. Nous avons poursuivi notre développement à l'international en gagnant des parts de marché. Nous nous sommes mobilisés pour maîtriser nos coûts de structure et ainsi maintenir notre performance opérationnelle."

Dans le détail, le chiffre d'affaires du pôle agricole recule de 1 % à 510 M€ et emploie 933 collaborateurs, le pôle semences affiche un CA de 168 M€ et 1.126 collaborateurs, le pôle alimentaire et ses marques Rougié, Montfort, Jean Stalaven et Qualité traiteur notamment ressort à 492 M€ (-2 %) et 2.515 collaborateurs. Enfin le pôle participation et développement (partenariats, filiale avec Sanders...) atteint 47 M€ de CA.

> Maïsadour

Du côté de Maïsadour, le choc est rude avec un chiffre d'affaires en baisse de 100 M€ à 1,46 milliard d'euros, pour l'exercice clos le 30 juin 2016. Le résultat net est négatif, - 20 M€. Soit, à peu près, le montant de la "facture" de la crise aviaire évaluée par le groupe, touché "sur tous les maillons de la chaîne de valeur, de la fourche à la fourchette". La production de canards des coopérateurs de Maïsadour a été réduite de 2 millions d'animaux.

Maïsadour évoque également deux autres sujets d'inquiétude. En premier lieu, le sort de l'usine d'Abengoa à Lacq, dans les Pyrénées-Atlantique. Le groupe espagnol Abengoa est confronté à d'importantes difficultés financières. Le site de Lacq produit du bioéthanol. Maïsadour comme Euralis tiennent absolument à le pérenniser car il transforme chaque année 500.000 tonnes de maïs de la région avec Océol.

Par ailleurs, le groupe invoque un dernier facteur : "Nos activités semences sont toujours confrontées à la lourdeur des stocks en Europe et à la dévaluation des monnaies à l'Est. Malgré les événements politiques, nos investissements demeurent stratégiques pour suivre l'augmentation des productions en Ukraine et en Russie et plus généralement en Europe de l'Est."

Dans cette grisaille, le groupe, basé à Mont-de-Marsan dans les Landes, se dit malgré tout "confiant" en l'avenir et souligne quelques points positifs : la bonne tenue de l'activité productions végétales malgré des prix agricoles défavorables, le projet de rapprochement sur les semences avec le groupe Terrena (Loire-Atlantique) qui devrait être finalisé lors de l'exercice 2016-2017, ou encore le plan de développement qui se prépare pour sa marque Comtesse du Barry. Foyer de pertes, l'abattoir canadien de Maïsadour a été vendu à un opérateur américain et ne pèsera donc plus dans les comptes.

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Commentaire 1
à écrit le 15/12/2016 à 21:48
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La filiale canadienne ELEVAGE PERIGORD est en perte depuis sa création en 1994 ... Cette annonce semble surprenante d'autant qu'elle avait été vendu par MAISADOUR puis racheté par elle même(au nouveau propriétaire ) pour (enfin et à nouveau )constat...

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