Les entreprises défendent leur "Signé Aquitaine"

L’assemblée générale de l’Association régionale pour le développement des industries alimentaires (Ardia) d’Aquitaine, a fait un bilan sur "Signé Aquitaine". Une marque ombrelle lancée l’an dernier à la demande des entreprises et qui se développe dans la grande distribution. Le tout sur fond de fusion des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes.
Laurent Dulau, président de l'Ardia d'Aquitaine

L'assemblée générale de l'Ardia d'Aquitaine, dont Laurent Dulau (directeur général de Sturgeon), est le président, et qui représente les entreprises de la filière se déroulait ce mardi matin dans les locaux de l'ENSCBP (Ecole nationale supérieure de chimie, de biologie et de physique de Bordeaux). Une bonne idée puisque le directeur de cette école supérieure n'est autre que Fernando Leal Calderon, vice-président du pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation. Un pôle créé par Midi-Pyrénées puis rejoint en 2012 par l'Aquitaine. Dans un contexte dominé par la création des futures grandes régions Aquitaine, Limousin, Poitou-Charentes d'un côté, Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées de l'autre, un certain flou planait sur les discussions avant le démarrage de l'assemblée générale.

"Nous devions rencontrer Alain Rousset, le président du Conseil régional d'Aquitaine, la semaine dernière. Cela ne s'est pas fait mais ce n'est que partie remise. D'un autre côté, les Languedociens ont un problème avec leur propre pôle, Qualiméditerranée, qui est en difficulté. Ils ont essayé de le faire passer sous l'aile d'Agri Sud-Ouest Innovation, mais les Toulousains ne veulent pas en entendre parler. En Aquitaine, Agri Sud-Ouest Innovation a une centaine d'adhérents alors que notre potentiel est entre 300 et 400, nous allons continuer à creuser notre sillon en attendant d'en savoir plus" résume Fernando Leal Calderon.



Ardia d'Aquitaine

153 adhérents dont 141 entreprises et 12 organismes : 75 % des entreprises ont moins de 50 salariés. Budget 2014 : 484.346 € (total produits d'exploitation) dont 225.000 € de subventions et 227.922 € de contribution entreprises. Résultat net : 34.725 €. Budget prévisionnel 2015 : 457.763 € (total produits d'exploitation) dont 211.098 € de subventions et 223.730 € de contribution entreprises. Si la Région Aquitaine est un des principaux financeurs de l'Ardia, l'association coopère également avec la Chambre de commerce et d'industrie de Bordeaux (CCIB) et la Draaf (Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt).


Limousin et Poitou-Charentes présents

Les discussions entre les différentes associations des filières alimentaires d'Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes battent leur plein même si aucun projet global n'a été établi. Guy Faivre, président de l'Association limousine des industries alimentaires (Alia) participait ce mardi matin à l'AG de l'Ardia, tout comme Nathalie Courrèges, déléguée générale de l'Aria (Association régionale des industries alimentaires) de Poitou-Charentes, dont le président était excusé. "Nous avons des contacts réguliers et c'est la troisième assemblée générale de l'Ardia à laquelle je participe. Avant d'aller plus loin pour suivre la fusion des régions, avant d'élaborer un projet commun, nous devrons encore nous parler" a observé Nathalie Courrèges. L'évolution en cours est bien lancée mais elle va durer plusieurs mois, confirme Laurent Dulau.

"Nous pensons créer un guichet unique à la Région, à Bordeaux, avec des antennes locales en Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes mais il faut d'abord en discuter dans chacune des régions, pour une restitution en septembre et la réalisation du projet en octobre" a expliqué le président de l'Ardia, qui n'a pas manqué de souligner "l'ambiance très particulière" de cette AG.


Région agricole leader

La taille de la future grande région, légèrement plus importante que celle de l'Autriche, n'en finit plus de poser questions sur les relais à mettre en place pour maintenir la proximité. En attendant, Laurent Dulau a rappelé qu'elle sera la première région agricole d'Europe, en valeur.

"La valeur ajoutée dans la future grande région est supérieure de 2 à 3 % à celle de l'Hexagone, mais le taux d'endettement est supérieur de 10 % à cause de l'importance des stocks et de notre grande proximité avec la grande distribution, qui génère des décalages dans les paiements" a cadré Laurent Dulau.

Un thème dans le droit fil de la table ronde centrée sur le développement des territoires par le marketing des produits, avec notamment le responsable commerce d'Auchan Toulouse, Benjamin Darres, et le directeur régional Sud-Ouest de Simply Market, Jean-Louis Leberon. Depuis l'an dernier, à la demande de ses entreprises adhérentes, l'Ardia a développe la marque "Signé Aquitaine" pour plus facilement promouvoir dans la grande distribution les produits élaborés ou transformés en Aquitaine.


Auchan et Simply Market en tête


La marque fédère aujourd'hui 110 entreprises agroalimentaires de la région. Une initiative qui séduit aussi la grande distribution. "Le rapport à la production locale a changé, les consommateurs veulent savoir d'où viennent les produits qu'ils achètent, et c'est ce qui fait le succès de Signé Aquitaine" argumente Marie Mothes, conseil en propriété industrielle à Aquinov.

"Le chantier Signé Aquitaine se développe. De plus en plus d'enseignes nous rejoignent pour mener des actions, ça marche plutôt bien. Auchan et Simply Market sont les deux premiers qui nous ont fait confiance. Pour 1 € investi en PLV (publicité sur le lieu de vente), cela génère 100 € de vente, donc c'est pas mal relève Laurent Dulau.

Dans le cadre du développement de "Signé Aquitaine", l'Ardia organise depuis mars 2014 des petits salons avec des enseignes de la grande distribution où participent de nombreuses entreprises.

Différent de Sud-Ouest France

Lancée depuis un an, "Signé Aquitaine" devrait continuer à se développer tout au long de l'année 2015 et probablement au-delà. L'Aquitaine est engagée avec Midi-Pyrénées dans le cadre d'Agri Sud-Ouest Innovation, mais aussi par le biais de la bannière Sud-Ouest France, née il y a un peu plus de trois ans à l'initiative des présidents PS Alain Rousset et Martin Malvy, avec comme objectif d'identifier et valoriser les productions agricoles et agroalimentaires des deux régions. Si "Signé Aquitaine" se distingue nettement de Sud-Ouest Innovation en étant centré sur notre région, les autres différences entre les deux labels peuvent sembler plus subtiles.

"Signé Aquitaine c'est différent car cette marque permet de mettre en avant des produits transformés en Aquitaine. Ils peuvent avoir été importés de l'étranger et transformés dans notre région. Tandis que Sud-Ouest France ne s'intéresse qu'aux produits aquitains et propose un accompagnement des entreprises agroalimentaires à l'export" détaille Jean-Pierre Raynaud, vice-président (PS) du Conseil régional d'Aquitaine (un des principaux financiers de l'Ardia), président de l'Aapra (Association aquitaine de promotion de l'agroalimentaire).

L'élu aquitain ne cache pas que la fusion des régions en inquiète plus d'un. "J'ai fait plusieurs réunions syndicales dans la future grande région et il y a des départements craintifs, dans la Creuse ils se demandent comment ils vont être entendus" illustre-t-il. Pour lui, l'Aquitaine socio-économique idéale aurait dû absorber les deux Charentes au nord et le Gers au sud.

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