Grâce à l'export, Maison Bouey est à la hausse

Le négociant girondin Maison Bouey a bouclé son dernier exercice à 35 M€ de chiffre d'affaires, en hausse de 5 % par rapport à 2013. Les ventes à l'export tirent la croissance, notamment en Chine et en Russie. Montée en gamme et stratégie de différenciation par rapport à la concurrence seront au cœur de cette année 2015. Avec, pourquoi pas, l'idée de renouer avec une croissance à deux chiffres.
La maison de négoce girondine mise notamment sur la Chine et la Russie

Maison Bouey revient de loin. L'entreprise, il faut le rappeler, aurait bien pu disparaître lorsque RFF l'a informée que le tracé de la ligne à grande vitesse Tours - Bordeaux passerait sur ses terres. A l'issue d'années de procédure impactant lourdement son activité, d'une expropriation, d'une indemnisation, la société s'installa quelques centaines de mètres plus loin, toujours à Ambarès-et-Lagrave (33). Avant de repartir de plus belle.

Signe de ce rebond réussi, le négociant a enchaîné plusieurs années de croissance à deux chiffres et boucle 2014 sur une nouvelle hausse de 5 % son chiffre d'affaires, à 35 millions d'euros.

"Le marché français est saturé ou à tout le moins à maturation, détaille Stéphane Oudar, directeur marketing de Maison Bouey. Surtout pour nous qui travaillons à 90 % avec la grande distribution, un marché extrêmement concentré : quand vous vendez déjà aux principaux acteurs, les marges de progression sont minimes. Si notre ancrage en France reste très fort, c'est donc à l'export que nous avançons le plus. L'international représentait ainsi 55 % de nos ventes fin 2014, contre 35 % en 2010."

Le lièvre et la tortue

Maison Bouey annonce "une progression des ventes sur les marchés chinois et russes, un fort développement en Amérique du Nord et sur les marchés émergents que sont le Vietnam, la Corée et le Brésil, et une belle reprise sur les territoires historiques que sont le Bénélux, l'Allemagne et le Royaume-Uni."

Afficher des données positives en Chine n'est pas si simple, alors que nombre d'acteurs bordelais évoquent une stagnation voire un recul du marché.

"Si l'on observe le prix moyen de vente et les gammes de produits, on voit que la Chine se structure, note Stéphane Oudar. A Maison Bouey, nous avons pris le train en marche. Cela nous a donné du temps pour mieux appréhender les spécificités du marché chinois. Des choix forts ont été faits, en travaillant avec des gens qui avaient des plans de développement et de distribution solides, et pas ceux qui étaient juste prêts à investir dans un produit tendance. Nous avons peut-être été plus tortue que lièvre, mais on sait qui gagne à la fin..."

Autre débouché important, la Russie. "Un marché victime de crises récurrentes, c'est le cas avec le rouble en ce moment, mais nous y croyons", affirme Stéphane Oudar.

Différenciation

Maison Bouey attribue ses bonnes performances à l'export "à une présence remarquée sur les salons Prodexpo en Russie, ProWein en Allemagne, Chengdu Wine Fair en Chine et Vinexpo Hong Kong", mais aussi "à une approche commerciale et marketing au plus proche des marchés et des clients". Le marketing, une des clés de la stratégie du négociant, qui fonctionne bien pour ses rosés. Le succès de "La vache", collection bénéficiant d'un packaging osé frappé d'une vache rose et blanche, lancée presque comme un gag, l'illustre bien. Ce qui pousse Stéphane Oudar à indiquer que la montée en gamme des productions commercialisées par Maison Bouey s'accompagnera encore en 2015 d'actions de différenciation.

"Le marketing est souvent réduit à l'étiquette, déplore-t-il. Il est pourtant possible de travailler sur la forme de la bouteille, son poids... Le monde du vin est assez codifié, surtout en bordelais. Plus nous irons vers de l'audace et plus nous allons nous différencier de la concurrence."

2015 passera également par le renforcement des gammes "Famille Bouey Vignobles &
Châteaux" autour des châteaux Maison Blanche et Lestruelle, déclinées maintenant en Bordeaux et Haut-Médoc, et le développement des partenariats avec le célèbre "winemaker" Stéphane Derenoncourt autour d'une offre "Château" inaugurée par le Château La Voie (Blaye Côtes de Bordeaux). La collection "Familles & Châteaux" est aussi amenée à prendre de l'importance. Pour l'heure, elle compte 8 propriétés familiales, perpétuant leurs traditions et travaillant étroitement avec le négociant qui en a l'exclusivité sur les appellations Bordeaux Supérieur, Graves, Bourg, Blaye, Saint-Estèphe, Haut-Médoc, Pomerol et Saint-Emilion Grand Cru.

"Si nous distinguons du potentiel sur une appellation non représentée, comme Pessac-Léognan par exemple, nous étofferons la collection", affirme Stéphane Oudar.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 11/03/2015 à 18:06
Signaler
35 millions d'euros de Ca en 2014 en croissance de 5% C'est bien car on revient de loin : en 2005, le chiffre d'affaires s'établissait à 53 721 000 Euros (source : site MANAGEO) Durant ces années de procédures, nous avons tout de même perdu la moit...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.